Deux manifestations non autorisées ont partiellement paralysé le centre-ville de la ville ce samedi après-midi: une manifestation de droite et une contre-manifestation de gauche. Cette dernière a finalement davantage occupé les forces de police que la rencontre initialement prévue entre différents opposants aux mesures Covid.
«Züri nazifrei»
La présidente de la Jeunesse socialiste Ronja Jansen se trouvait au milieu de la contre-manifestation. «Nous voulions empêcher que les extrémistes de droite propagent ouvertement leurs slogans nazis. Nous sommes choqués de voir qu'il est possible de faire cela impunément et ouvertement en Suisse», a-t-elle expliqué.
Les manifestants d'extrême gauche se sont déchaînés sur les terrasses des restaurants des quais de la Limmat, hurlant de libérer Zurich des néonazis.
La police, avec un convoi de plusieurs véhicules d'intervention, s'est retrouvée dans une situation délicate face à des centaines d'émeutiers vêtus de noir. Une vidéo montre un groupe de manifestants s'en prendre aux forces de l'ordre. Sur l'enregistrement, on voit les véhicules des forces de l'ordre se replier sur le boulevard longeant la Limmat. L'un d'eux semble avoir dû faire demi-tour et ne pas être parvenu à s'éloigner à temps. Des manifestants violents ont frappé la voiture, jetant de nombreux objets.
«Le canon à eau est arrivé de Bellevue»
Judith Hödl, porte-parole de la police municipale de Zurich, s'est confiée à Blick: «Le convoi était en route pour une autre intervention. Le groupe d'assaillants a forcé un barrage de police et n'est parvenu sur le boulevard Limmatquai que grâce à cela.»
Selon la porte-parole, plusieurs interventions auraient eu lieu en même temps. Elle affirme toutefois que les policiers n'ont pas été contraint de fuir face aux manifestants de gauche: «Le canon à eau arrivait de la place Bellevue. Le convoi devait bien tourner à cet endroit-là.»
Des extrémistes mis au pas
La police municipale a tout d'abord arrêté «un groupe de personnes prêt à faire usage de la force» dans la vieille ville. Ce groupement semblait appartenir aux milieux d'extrême droite et ses membres ont été emmenés dans un poste de police pour y être interrogés.
Dès 14 heures, un peu plus d'un millier de manifestants de gauche ont paralysé les alentours de la gare centrale. Ils se sont rassemblés au Musée national et sur la place de la gare, criant haut et fort «Züri nazifrei!» («Zurich sans nazis!»). La police municipale les a fait reculer dans le quartier Kreis 4. Les participants se sont ensuite dispersés pour parcourir le centre-ville. Des échauffourées ont eu lieu avec la police, qui a dû recourir à des canons à eau, du gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour calmer les manifestants.
Vers 16 heures, la police municipale de Zurich a dû à nouveau intervenir sur le boulevard longeant la Limmat. Les forces de l'ordre ont arrêté un groupe d'opposants aux mesures Covid. Les autres participants ont été priés de disperser leur cortège; ils ont été contrôlés, déplacés et dénoncés.
(Adaptation par Lauriane Pipoz)