Personne ne sait combien de temps le ministre des Affaires étrangères du Parti libéral-radical (PLR), Ignazio Cassis, décidera de jeter l'éponge. Mais son siège au Conseil fédéral fait déjà l'objet d'une lutte à couteaux tirés.
Le Centre ambitionne de s'emparer d'un deuxième siège, car la différence au niveau des parts de suffrages entre lui et le PLR est très mince. Les Vert-e-s convoitent aussi ouvertement ce deuxième siège. La présidente du parti, Lisa Mazzone, ne cesse de le marteler: le bloc bourgeois du Conseil fédéral, composé de deux PLR et de deux UDC (Union démocratique du centre), ne reflète pas le peuple. Raison pour laquelle le Conseil fédéral a perdu tant de votes ces derniers temps.
Mais un vieux lion de la politique a une toute autre vision: Claude Longchamp. Le politologue pense que l'UDC pourrait prétendre à un troisième siège. Lors des prochaines élections, le parti a des chances d'obtenir plus de 30% des voix, estime celui qui est considéré comme l'une des pointures du système politique suisse. «Si l'UDC continue de progresser, elle atteindra 32% lors des élections. Elle pourra alors effectivement revendiquer un troisième siège», déclarait-il à la «NZZ».
L'UDC fait le ménage dans les cantons
L'UDC est en pleine ascension. Sur les onze dernières élections cantonales, le parti a raflé 31 sièges. A titre de comparaison, le Parti socialiste (PS) en a gagné 11. Les autres partis ne séduisent pas autant les Suisses. Les Vert-e-s sont ceux qui ont le plus perdu de leur aura. Leur ancienne vague de succès s'est nettement essoufflée, en témoignent les 20 sièges perdus. Les Vert'libéraux ont quant à eux perdu 8 sièges. Le PLR doit, lui aussi, laisser des plumes, avec 11 sièges en moins. Le Centre est en revanche parvenu à obtenir un siège supplémentaire.
Le PLR et le Centre n'ont pas d'autre choix que d'augmenter leur part d'électeurs s'ils souhaitent prétendre à un deuxième siège, explique Claude Longchamp. Mais selon lui, le Centre et le PLR doivent un peu se réorganiser. Lors de la votation sur les nouveaux accords bilatéraux entre la Suisse et l'Union européenne, les positions divergent à l'interne, tant au Centre qu'au PLR. Les libéraux-radicaux manquent d'une figure réunificatrice et rassembleuse, selon Claude Longchamp.