La saison estivale prend son envol. Les Suisses et Suissesses ne sont pas les seuls à partir en vacances, les étrangers aussi – des centaines de milliers, voire des millions, viennent en terres helvétiques. Et parmi eux, nombreux sont ceux qui se basent sur les recommandations des guides de voyage. Blick a examiné à la loupe trois des plus connus: la bible du routard «Lonely Planet», le compact «Marco Polo» et le livre allemand approfondi «Reise Know-How». Conclusion: beaucoup de clichés, certains datant d'avant-hier, et quelques éléments encourageants.
Sur le tourisme en Suisse
Les guides n'omettent évidemment rien, des montres à la fondue en passant par les Alpes et le chocolat au lait. Mais la diversité de la Suisse moderne est également vantée. Quatre langues nationales sur une surface aussi grande que le land du Bade-Wurtemberg allemand: «En fait, on a du mal à croire que la Suisse existe», estime «Marco Polo».
Qu'il soit motorisé ou en train, le monde voit notre pays comme un paradis multiculturel à parcourir. En une journée, de la plaine à la haute montagne, le matin la bella vita avec un véritable espresso au Tessin, le soir le savoir-vivre avec un verre de vin blanc au bord du lac Léman. «Dans quel pays peut-on, à partir d'un seul endroit, explorer autant de paysages différents et variés, de styles architecturaux différents, de langues, de cultures culinaires, sans devoir refaire sa valise chaque jour?», s'enthousiasme «Reise Know-How».
La vie nocturne légèrement exagérée
Ce guide de voyage n'est toutefois guère enthousiaste à l'égard du Plateau suisse: «La prospérité, l'activité économique intense et le fort trafic de transit, associés à une architecture sans imagination, ont créé en maints endroits une bouillie d'agglomération qui n'est pas moins laide qu'ailleurs en Europe.» Mais si l'on s'éloigne des routes de transit, on trouve encore une Suisse intacte, même sur le Plateau.
Dans les guides, Zurich est considérée comme la métropole de la vie nocturne. Il est toutefois douteux que les auteurs de «Marco Polo» soient vraiment sortis sur la Limmat: ils écrivent que DJ Bobo, auteur-compositeur emblématique de la musique eurodance des années 1990, est «encore aujourd'hui le roi de la danse». Or, ils ne peuvent pas l'avoir observé dans les clubs suisses de l'époque actuelle.
La vie nocturne suisse est généralement présentée de manière un peu enjolivée. Ainsi, «Lonely Planet» rapporte: «Dans le cool Züri-West, la fête est annoncée jour et nuit.» Eh bien, la Langstrasse (la rue des bars et des clubs zurichoise) est effectivement un haut lieu de la fête – mais le jour? Dans le meilleur des cas, il ne reste de la vie nocturne que les déchets (et encore, pas pour longtemps).
Liechtenstein, le pays des prothèses dentaires
Les immigrés des pays voisins rapportent souvent que l'on ne se sent nulle part vraiment bienvenu en Suisse. «Reise Know-How» sait transformer cela en avantage lorsqu'il écrit que, malgré les langues familières, on peut «ressentir la différence» en Suisse, «ce qui rend les voyages si passionnants».
Le Liechtenstein est également toujours mentionné. Mais cela ne devrait guère réjouir ses habitants: La principauté est certes vantée pour sa monarchie, ses randonnées et ses banques – mais elle est simplement placée à côté des régions suisses.
Seul «Lonely Planet» a des choses extraordinaires à dire: Au Liechtenstein, le commerce des prothèses dentaires est en plein essor. Les auteurs ne veulent ou ne peuvent malheureusement pas donner d'explications plus précises à ce sujet.