La résistance des aubergistes valaisans de Zermatt au certificat Covid a fait la une des journaux ces derniers jours. Voilà que le canton fait à nouveau parler de lui: l'UDC valaisan Oskar Freysinger a gratifié la presse valaisanne germanophone d'une nouveau point Godwin, en comparant la loi Covid soumise au vote le 28 novembre avec la loi d'habilitation passée par Hitler en 1933.
Selon Freysinger, la Suisse se trouverait à la croisée des chemins. Un «oui» aux urnes signifierait pour lui que le peuple accepte ainsi la vaccination «obligatoire» et le «contrôle systématique», et donne un chèque en blanc au gouvernement par une sorte de loi d'habilitation. Et de provoquer: «Le parlement allemand, écrit Freysinger, a pris la mauvaise décision en 1933 et a accepté une restriction massive des droits fondamentaux.» Avec cette loi, Hitler s'était assuré le pouvoir exclusif.
«Une famille héroïque»
Dans une colonne du «Messager du Valais», le natif du canton Peter Bodenmann, vétéran politique et longtemps président du Parti socialiste suisse (PS), contre-attaque. Jusqu'à présent, en Suisse, quasiment «tout le monde, de la gauche à la droite, a accepté les référendums», écrit Bodenmann. «Est-ce que ce sera différent cette fois-ci?» Le conseil du politicien PS au politicien UDC: «On peut apprendre de ses erreurs. Ce n'est pas encore interdite.»
Pour Bodenmann, l'intervention de Freysinger est absurde et contre-productive. Ce qu'il nous faudrait, c'est au contraire de la cohésion. Ensemble, tous les fronts politiques devraient plutôt calmer les personnes «très agitées», comme la famille Walliserkanne.
Il s'agit d'une famille héroïque, rétorque cependant Freysinger, jouant ainsi sur le sentiment d'identité nationale des suisses: «Un Winkelried* contemporain a ouvert une allée de la liberté à Zermatt».
*Arnold von Winkelried est un héros légendaire de l'histoire de la Suisse qui permit aux Confédérés de remporter la victoire sur les troupes du duc Léopold III de Habsbourg lors de la bataille de Sempach en 1386.
(Adaptation par Daniella Gorbunova)