Tout commence en 2004, lorsque Mélanie Andriolo s'initie à la plongée grâce à son ex-petit ami, un plongeur passionné. Avec lui, elle se rend en Egypte et découvre pour la première fois... l'enchantement du monde sous-marin!
Les voyages de plongée s'enchaînent, dont l'un mémorable en Malaisie, puis un autre sur l'île de Phi Phi en Thaïlande. Très vite, Mélanie Andriolo fait de la plongée sa passion: «Le calme sous la mer, loin du monde et de l'agitation, me fascine», s'émerveille Mélanie Andriolo.
Elle plaque son super job en Suisse et s'installe à 9720 km de là
En 2007, la sérigraphe de formation se rend seule à Khao Lak, à 9720 km de la Suisse, pendant deux mois: «Plonger près des îles Similan était depuis longtemps un rêve que je voulais réaliser», confie-t-elle. Ce célèbre archipel, sauvage et encore préservé, comprend neuf petites îles au sud de la Thaïlande. Toutes sont accessibles par bateau, en à peine deux heures: «C'est un petit coin de paradis», s'enthousiasme la Suissesse.
Un retour en Suisse, par des températures négatives, achève de la convaincre: c'est en Thaïlande qu'elle écrira le nouveau chapitre de sa vie: «Je déteste le froid. Je préfère largement les températures plus douces et la mer.»
Grâce aux contacts qu'elle a noués sur place lors de ses précédents séjour, on lui offre la possibilité de travailler dans une école de plongée. La Suissesse rend les clés de son appartement à Zurich, plaque son boulot – pourtant bien rémunéré – et s'installe... à Khao Lak en septembre 2008: «Ma mère m'a appris très tôt à économiser et j'ai toujours mis de l'argent de côté. Avec mes économies, j'ai pu m'installer sans aucun problème en Thaïlande et financer ma formation de guide, puis d'instructrice de plongée», raconte-t-elle.
La mère suit sa fille en Thaïlande
Convaincue elle aussi, la mère de Mélanie Andriolo prend sa retraite anticipée et quitte la Suisse pour rejoindre sa fille, deux ans plus tard: «Je suis fille unique. Ma mère et moi avons une relation étroite. Elle a toujours été à mes côtés pour me conseiller et me soutenir» explique Mélanie Andriolo.
La mère et la fille se dégotent chacune un petit bungalow de 50 mètres carrés, avec jardin. Tout ça pour à peine 300 francs par mois. A ce prix-là, c'est sûr; il est bien loin, leur pays d'origine: «Je ne pourrais pas me permettre d'habiter aussi bien en Suisse. Ici, le coût de la vie est encore abordable», explique la plongeuse.
Saut dans l'indépendance financière
Lorsque le propriétaire de l'école de plongée où la Suissesse était employée quitte l'entreprise pour des raisons personnelles, il convainc son ancienne élève d'ouvrir elle aussi une école. Et aujourd'hui, voilà presque douze ans qu'elle est à son compte à Khao Lak.
Pendant sept ans, elle propose des excursions sur son propre bateau: «Entretenir un bateau demande beaucoup de temps et d'argent. Quand la pandémie de Corona est arrivée et que les touristes ne pouvaient plus venir en Thaïlande, j'ai vendu mon bateau à un bon prix», se souvient la Suissesse, qui a désormais repris son activité.
Beaucoup de travail et peu de temps libre en haute saison
D'octobre à mai, c'est la haute saison à Khao Lak et donc la période la plus intense pour Mélanie Andriolo: «A ce moment-là, je travaille sept jours sur sept.» Depuis chez elle, à Bang Niang, il ne faut que quelques minutes en voiture pour se rendre au «bureau» face au calme de l'océan.
La Suissesse préfère consommer les produits de la région et se rend généralement au marché pour faire ses courses. Mais elle apprécie aussi parfois les saveurs qui lui sont plus familières: «Je prépare parfois de la cuisine européenne; des omelettes avec de la salade ou du filet de porc avec des pommes de terre sautées. Et je fais souvent le pain moi-même.»
En fin de journée, elle se promène le long d'une des nombreuses plages de l'île avec ses chiens, ou simplement dans son jardin. Récemment, elle s'est découvert un nouveau hobby: la sculpture. Quant au bricolage, aux petits travaux dans la maison et à l'entretien du jardin, Mélanie Andriolo, habile de ses mains, se débrouille seule.
Un retour en Suisse est tout simplement inenvisageable
La Suisse ne manque pas à Mélanie Andriolo. D'abord, pour des questions de climat: la douceur des températures locales lui conviennent davantage que la rudesse de l'hiver en Suisse, confie la plongeuse, qui confesse néanmoins: «Parfois, mes anciennes amies et mes collègues me manquent. Pour aller au cinéma ou boire un verre, par exemple»
Toutefois, de nombreux amis lui ont déjà rendu visite et, même à distance, elle entretient des liens toujours très forts avec certaines personnes de son lointain pays d'origine.
Son dernier voyage date désormais d'il y a environ sept ans: «Je ne m'y rendrai probablement presque plus. La surconsommation, l'agitation et le stress m'ont un peu choquée». Et puis la Suisse, «c'est trop cher» indique Mélanie Andriolo. Un retour n'est donc tout simplement pas envisageable: «J'ai tout ce dont j'ai besoin ici. Je me sens chez moi» conclut la plongeuse.