Jusqu'à il y a encore quelques jours, l'UDC bernois Albert Rösti était considéré comme le successeur logique du conseiller fédéral UDC sortant Ueli Maurer. Mais depuis la candidature du Zurichois Hans-Ueli Vogt, les cartes ont été redistribuées dans la course au siège vacant du gouvernement. Cette semaine, l'hebdomadaire «Die Weltwoche» - basé à Zurich - a célébré l’attaque du lion zurichois contre l’ours bernois et s’en est pris durement à Albert Rösti.
Hier, lors de l’assemblée des délégués de l’UDC Suisse à Lucerne, Albert Rösti n’en a rien laissé paraître. L’ancien président du parti UDC est-il prêt à affronter les groupes parlementaires? «Il faut attendre la décision de la commission de recherche et du groupe parlementaire, a déclaré le Bernois à Blick. Mais j’ai rassemblé mes arguments.»
Il a ensuite pris place à la table de la section cantonale bernoise – au fond à droite de la salle, tandis que l’ex-conseiller national Hans-Ueli Vogt était assis avec les Zurichois - devant, à gauche.
Une campagne axée sur l'énergie et l'immigration
Mais hier, les représentants de l’UDC ne voulaient pas entendre parler de tensions entre les sections. Le parti est focalisé sur sa campagne électorale en vue des élections fédérales de l'année prochaine.
Le président de l'UDC, Marco Chiesa, sent le vent tourner: la Suisse traverse une crise énergétique tandis que l’immigration augmente. Hier, il a annoncé la couleur: ces deux thèmes domineront la campagne électorale de l’UDC en 2023.
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L’indépendance, la sécurité et la prospérité du pays sont en danger, a lancé Marco Chiesa à la salle. La faute aux «destructeurs de la gauche-verte», a-t-il affirmé. Avant d'ajouter: «La gauche-verte signifie le retour au Moyen-Âge. La gauche-verte signifie avoir froid en hiver.»
Au cours de son discours de dix minutes, le Tessinois a utilisé le terme «gauche-verte» pas moins de 30 fois. «Je veux ainsi clairement montrer d’où vient le danger», a-t-il déclaré à Blick.
Accroître la base électorale du parti
Marco Chiesa a confié au directeur de campagne du parti, Marcel Dettling, la mission de gagner 100’000 électeurs supplémentaires.
Le conseiller national schwytzois orchestrera une attaque frontale contre la gauche. Au coeur de celle-ci: la ministre de l’Énergie, Simonetta Sommaruga. Hier, presque aucun orateur n’a pu s'empêcher de faire référence à la proposition de la conseillère fédérale de prendre des douches à deux pour faire des économies d'énergie. Le conseiller national Michael Graber, président du comité référendaire contre la loi sur la protection du climat, n'a pas hésité à faire part de son indignation: «Il est absolument ridicule qu’une membre du gouvernement puisse demander une telle chose dans un pays aussi développé que la Suisse.»
L’UDC a donné le ton de la campagne électorale. La recette s’appelle gestion de crise. Et l’UDC maîtrise ce genre de choses. Les autres partis sont prévenus.