La scène digne du passage d’un ouragan avait frappé le petit village de Wengen, dans les Alpes bernoises. Une terrasse était alors sens dessus dessous: le pavillon en toile s’était plié, la guirlande lumineuse avait été déchirée… tout était bon pour la casse. C’était le 17 août dernier. Le coupable? Un hélicoptère, selon le propriétaire touché, Martin Niederhäuser. «Wengen est difficilement accessible et les transports se font souvent par les airs», explique-t-il.
Descente en piqué
Mais le 17 août, l’hélicoptère, qui devait aller chercher une livraison chez l’artisan d’à côté, était pressé: «Le vol n’avait été annoncé que l’après-midi, alors que le pilote voulait probablement exécuter la commande avant midi.» Comme il est interdit de voler au-dessus de Lauterbrunnen à midi, le pilote a pour ainsi dire «piqué du nez» à côté de la maison, explique le villageois: «J’ai observé la manœuvre depuis le village. Le pilote était un vrai casse-cou!»
Plus tard, il aurait découvert les dégâts sur sa terrasse… et a immédiatement fait le rapprochement. Le propriétaire a donc contacté l’entreprise d’hélicoptères et s’attendait à ce qu’elle prenne en charge les dommages.
Une dispute sur les frais occasionnés
«On voulait seulement couvrir le prix de la tente, c’est-à-dire 140 francs environ, raconte-t-il. Le débarras de l’ancienne tente, de la guirlande lumineuse cassée et les dépenses pour me faire livrer une nouvelle tente ici, à Wengen, presque sans voitures, n’étaient pas pris en compte.» La nouvelle tente, qui coûte environ 270 francs, est en outre nettement plus chère que l’ancienne, car il ne peut plus l’obtenir à prix réduit (comme il l’avait fait pour la première).
«Le fait que l’entreprise ne veuille prendre en charge que le prix d’achat réduit de l’ancienne tente et ne rien me payer pour les autres dépenses est une insolence. C’est une question de principe, explique le Bernois. Je ne voulais pas me laisser faire et je suis allé voir la police.»
Pas au niveau pénal
Interrogée, la police cantonale bernoise écrit qu’elle a pris connaissance du cas: «La personne concernée a été informée par un collaborateur que, selon le code pénal, il doit y avoir intention pour qu’il y ait dommage à la propriété. En conséquence, il a été recommandé à l’homme d’essayer de compenser le dommage matériel subi par la voie civile.»
Mais prendre un avocat n’en vaut pas la peine financièrement, estime Martin Niederhäuser. «Ce n’est pas un problème qui devrait occuper notre justice. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’en parler publiquement. Peut-être que cela permettra de faire changer les choses.»
L’entreprise d’hélicoptères n'a pas pu être jointe par Blick pour une prise de position. L’artisan qui avait commandé la livraison note toutefois qu’il a proposé dès le début de prendre en charge les dommages occasionnés chez le retraité mécontent.