En Suisse, les retraités travaillent deux fois plus qu'ailleurs en Europe. En 2023, les 65-74 ans étaient 17,8% d'actifs, contre 9,7% pour la moyenne européenne. Comme le souligne l'émission «Basik», de la RTS, un retraité sur cinq vit sous le seuil de la pauvreté, chez nous.
Certains, bien sûr, continuent d'exercer leur profession par plaisir. Cas classiques? Les médecins ou les avocats. Mais est-ce le cas de tous les seniors qui bossent? Jusqu'à quel âge continuent-ils d'exercer? Où vivent-ils?
Une personne de 74 ans sur dix travaille en Suisse
Blick a posé la question à l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ce dernier ne dispose pas d'informations croisées par régions, groupes d'âges et types de professions. Mais il fournit tout de même des éléments de lecture.
Nous avons choisi l'âge le plus élevé étudié par l'OFS: 74 ans. Entre 2021 et 2023, 10,9% de personnes de cet âge travaillaient en Suisse. Si l'on répartit cette information par genre, cela donne 15,4% d'hommes de 74 ans qui travaillent, et 7,1% de femmes du même âge.
Seniors actifs sur le Plateau
Les Suisses de 74 ans sont globalement plus nombreux à continuer leur activité que les étrangers. Et au niveau du lieu de vie, le Plateau est le champion du travail des seniors. En 2023, ils étaient 44'000, âgés de 65 ans et plus, à y résider et à continuer le boulot.
En région lémanique, c'est exactement la moitié moins. Et au Tessin, seules 6'000 personnes de 65 ans et plus travaillaient en 2023.
Surtout des professions intellectuelles
En termes de professions exercées, la majorité des 65 ans et plus qui bûchaient en Suisse l'an dernier évoluaient dans des professions intellectuelles et scientifiques. L'exemple «typique» de l'avocat ou du médecin ne vient donc pas de nulle part: ils étaient 54'000 travailleurs dans ces catégories.
Viennent ensuite les commerçants et vendeurs (27'000 en 2023) et les professions intermédiaires (23'000). Puis, à égalité, les directeurs et les employés administratifs (17'000).
Les conditions de travail, un facteur clé
En bas du classement, on retrouve les conducteurs d’installations et de machines, et les ouvriers de l’assemblage. Ils étaient 7'000 à continuer d'œuvrer à passé 65 ans, l'an dernier.
Idem pour les agriculteurs et ouvriers qualifiés de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche (12'000 actifs de 65 ans ou plus), ou pour les métiers qualifiés de l'industrie (11'000). S'ils sont moins nombreux à continuer de se rendre au turbin une fois la retraite arrivée, les conditions de travail des métiers physiques paraissent, logiquement, être un facteur clé.