Des rescapés pas toujours très reconnaissants
Air Zermatt se retrouve avec 100'000 francs de factures impayées lors de ses sauvetages

Les secours en montagne coûtent cher. Surtout lorsque les secours en montagne et Air Zermatt tentent pendant des heures de sauver des alpinistes en détresse. Les personnes secourues ne sont pas toujours reconnaissantes, certains évitant de payer la note.
Publié: 26.09.2024 à 09:05 heures
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Lundi, deux Vietnamiens ont dû être secourus au Cervin.
Photo: zVg
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Martin Meul

Ce sauvetage a fait les gros titres dans le monde entier: deux Vietnamiens ont dû être évacués lundi du Cervin, en Valais, car ils avaient attaqué leur randonnée en baskets et en pantalons fins, par très mauvais temps. Sans surprise, ils se sont rapidement retrouvés en difficulté.

Heureusement, ils n'ont pas été blessés. Après environ 14 heures, les secours en montagne de Zermatt et d'Air Zermatt sont parvenus à les ramener sains et saufs dans la vallée. Un sauvetage qui tient du miracle, car les températures sur le Cervin étaient nettement inférieures à zéro.

Certains ne paient pas

Cette intervention a toutefois un prix. Bruno Kalbermatten, porte-parole de la compagnie d'hélicoptères Air Zermatt, déclare à Blick: «Rien que l'hélicoptère de sauvetage avec son équipage coûte plus de 3000 francs par demi-heure». A cela s'ajoute le coût des sauveteurs en montagne. 

Les deux Vietnamiens devront donc puiser dans leur propre porte-monnaie pour payer les frais de l'opération de sauvetage. «Dans de tels cas, nous établissons une facture tout à fait normalement. Dans certaines circonstances, immédiatement après la fin de l'opération de sauvetage.»

Bien que les personnes secourues doivent souvent leur vie à Air Zermatt, certaines sont peu scrupuleuses. «Chaque année, nous nous retrouvons avec des factures impayées de plus de 100'000 francs», explique Bruno Kalbermatten. Le trou dans la caisse de l'entreprise est fréquemment comblé par l'argent des donations.

Pas une garantie financière

En moyenne, Air Zermatt effectue 2000 sauvetages chaque année. Même avec des gens honnêtes qui paient les factures, cela ne suffit pas à garantir la sécurité financière de l'entreprise. C'est pourquoi il faut de toute façon investir dans les vols de transport et les offres touristiques. «Nous ne pourrions pas survivre uniquement avec les sauvetages», souligne Bruno Kalbermatten.

Ces vols commerciaux sont primordiaux pour l'entreprise. «Ils servent d'entraînement à nos pilotes. Sans eux, ils ne pourraient même pas acquérir l'expérience de vol nécessaire pour pouvoir piloter lors des missions de sauvetage exigeantes en terrain alpin, par tous les temps.»

Air Zermatt n'est pas en mesure de commenter si les deux Vietnamiens ont entre-temps payé leur sauvetage. «Pour des raisons de protection de la personnalité», explique le porte-parole Bruno Kalbermatten.

Des problèmes à la Rega aussi

Le non-paiement de factures pour des missions de sauvetage existe aussi à la Rega: «Il peut arriver que l'on doive chercher une solution pour payer la facture d'une mission de sauvetage en collaboration avec des personnes sauvées qui ne disposent pas d'une affiliation à la Rega», explique le porte-parole David Suchet. La Rega ne communique pas le montant des pertes ainsi occasionnées.

Il s'agit toutefois de cas isolés. Dans l'intérêt de tous les donateurs, la Rega s'est engagée à ce que les factures des missions de sauvetage soient payées par les personnes qui ont effectivement été sauvées. «Pour ce faire, la Rega dispose de son propre service d'encaissement», précise le porte-parole.

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