Des cylindrées, pas d'appart
«Je n'ai pas besoin d'une copine, j'ai ma voiture»

Thomas Freitag et Silvan Bosco aiment leurs voitures. Au point de faire des sacrifices dans tous les autres aspects de leur vie. Pour eux, leur voiture est plus importante qu'une relation amoureuse ou qu'un appartement personnel.
Publié: 12.12.2021 à 06:20 heures
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Dernière mise à jour: 12.12.2021 à 09:54 heures
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Thomas Freitag conduit une Golf 4 R32. Il aime sa voiture et se décrit comme un «autofreak».
Photo: Siggi Bucher
Samuel Walder

Des jantes brillantes, de larges ailerons et beaucoup de puissance: les amateurs de tuning ne lésinent pas sur les coûts pour améliorer leurs belles mécaniques. Certains y investissent chaque centime de leur salaire, n’hésitant pas à renoncer à bien d’autres commodités ou plaisirs de la vie. C’est le cas de deux passionnés de la «bagnole» avec qui Blick s’est entretenu.

Pour Thomas Freitag, 20 ans, la voiture détermine sa vie. Sa carrosserie tunée l’accompagne partout. Ce mécatronicien (métier qui consiste à réaliser des diagnostics sur l’ensemble d’un véhicule et l’exécution des travaux de réparation de manière autonome) spécialisé en automobiles conduit une Volkswagen Golf 4 R32. Il a acheté cette voiture il y a un an, et y a déjà investi plus de 15’000 francs. «Posséder une telle voiture a toujours été mon rêve, nous confie-t-il. Je l’ai achetée pour 10’500 francs. Entre-temps, la voiture a plus que doublé de valeur.» Il a monté sa Golf à 241 chevaux, grâce à un moteur six cylindres. Mais cela ne lui suffit pas: «J’ai certes déjà beaucoup bricolé sur ma voiture. Mais elle est loin d’être terminée».

«A trois ans, je connaissais déjà presque toutes les marques de voitures»

Thomas Freitag a déjà baissé le châssis, changé de système d’échappement, de jantes, teinté les vitres, s’est doté d’un volant «sport» et d’un traitement antirouille. «C’est une passion. Je m’exprime à travers ma voiture. Je m’exprime à travers elle.» Visiblement, elle lui répond: «Chaque fois que je fais démarrer ma voiture ou que je franchis un col, elle me transmet des émotions pures», s’enflamme-t-il. Sans sa voiture, il manquerait quelque chose dans sa vie. Sa vocation s’est déclarée tôt: «A trois ans, je pouvais déjà réciter presque toutes les marques et reconnaître les calandres des différentes voitures».

Sa Golf ne l’accompagne pas seulement sur la route: il en a une version miniature dans sa chambre, chez ses parents. Toute la pièce est décorée selon sa passion pour la mécanique. «Pour l’instant, ma chambre de neuf mètres carrés me suffit amplement. Mais dès que j’aurai l’argent nécessaire, je déménagerai.»

55’000 francs investis

Nous avons également rencontré Silvan Bosco, jeune homme de 21 ans, qui partage la passion de Thomas Freitag. Ce constructeur métallique de formation possède trois voitures. L’une d’entre elles, une Nissan 350Z grise, est la prunelle de ses yeux. Il y a déjà investi pour 55’000 francs de tuning. Moteur, pot d’échappement, châssis, carrosserie, jante, intérieur et ailerons: tout y est passé, sans oublier des sièges baquets et un éclairage intérieur ainsi qu’extérieur.

Chez lui aussi, la chambre à coucher est un autel à la gloire de la grosse cylindrée: s’y côtoient posters et maillots de motards, sans oublier l’incontournable miniature de sa propre voiture. «Les voitures ont marqué ma vie. Je fais presque toutes les modifications moi-même. C’est dire à quel point je me suis investi dans ce domaine», glisse-t-il.

«Je n’ai pas besoin d’une petite amie»

Les deux hommes ne cherchent toutefois pas à flamber et impressionner la galerie à grands coups d’accélérateur dans les centres-villes. Au contraire, ils ont plutôt tendance à juger ceux qui le font et qui donnent une mauvaise image au tuning. Les deux passionnés préfèrent conduire là où cela ne dérange personne. De plus, ils bricolent tellement leurs voitures qu’elles restent bien plus souvent dans le garage que sur la route.

Pour ces jeunes gens, avoir une voiture comme les leurs est plus important que d’avoir un appartement à eux. Thomas Freitag préfère même son bolide à une vie amoureuse: «Je n’ai même pas besoin d’une petite amie. J’ai ma voiture». Un amour qui peut virer parfois à la haine: «Quand quelque chose tombe en panne, ça m’énerve. Mais ces moments sont compensés par ceux où l’on sent la pleine puissance du moteur sur la route.»

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