Des collaborateurs de Coop au bout du rouleau
Des heures en moins pendant la semaine, du travail supplémentaire le week-end

Coop est critiquée car elle force parfois ses collaborateurs à travailler six jours par semaine: pour rattraper les heures en retard, travailler le week-end n'est pas rare. Le syndicat s'indigne, des collaborateurs tirent la langue. Coop, pour sa part, se défend.
Publié: 10.02.2022 à 14:07 heures
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Dernière mise à jour: 10.02.2022 à 16:44 heures
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Les semaines de six jours sont la norme dans une grande boulangerie de Coop.
Photo: Keystone

Epuisés, fatigués, insatisfaits: de nombreux collaborateurs d’une grande boulangerie de Coop n'en peuvent plus et le disent. Selon l’émission «Kassensturz» de la SRF et sur la base de rapports de travail dont elle dispose, les employés effectuent seulement 7h50 de travail par jours, à la place des 8h12 prévues. Les semaines de travail se suivent et se ressemblent: en raison d’heure négatives la semaine, ils doivent alors travailler les samedis pour atteindre les heures indiquées dans leur contrat.

Leur vie privée en souffre

Le syndicat Unia est indigné. Rattraper les heures négatives de la sorte est contraire à la convention collective de travail et aux contrats signés. Anne Rubin, responsable Unia pour la CCT avec Coop, veut discuter de cette situation avec le détaillant. Elle affirme: «Le planning de travail est établi de telle sorte que les collaborateurs ne peuvent pas effectuer leurs 41 heures contractuelles en cinq jours».

Résultat, les semaines de six jours se multiplient. Selon l'émission de la SRF «Kassensturz», les employés en effectuent dix ou plus par an. «Ceux qui ne peuvent pas travailler le samedi sont planifiés le dimanche», rapportent des collaborateurs de Coop qui ont souhaité rester anonymes. Leur vie privée serait très affectée par cette situations.

Des semaines de travail trop longues

Alors qu'ils effectuent des heures en moins la semaine, les employés sont paradoxalement enfermés dans des semaines qui se rallongent et qui dépassent régulièrement la durée maximale de travail hebdomadaire autorisée (45 heures). Coop invoque sur ce point une règle d’exception prévue dans la loi sur le travail, permettant d'aller jusqu'à 49 heures.

Le géant se défend: «Selon les évaluations menées en interne, la semaine de cinq jours est respectée en grande majorité chez Coop». Le chef du personnel Luc Pillard annonce à «Kassensturz» qu’il va prendre des mesures immédiates.

Heures en moins «dans la nature du travail en équipe».

Il conteste toutefois le reproche d’avoir enfreint la loi: «Il est dans la nature d’un travail en trois équipes de ne pas arriver à 41 heures en 5 jours». C’est pourquoi un sixième jour est ajouté, ce qui est autorisé par la loi.

Il n’est cependant pas convenu par écrit que les collaborateurs de Coop doivent s’attendre à des heures négatives la semaine et donc à un jour supplémentaire de travail. «Lors du recrutement, on mentionne toujours que c’est le modèle de travail dans ce genre de tournus à trois équipes», rétorque Luc Pillard.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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