«Des attaques inacceptables»
Le programme d'économie des CFF irrite les syndicats

La Confédération et les cantons attendent des CFF des économies importantes d'ici 2030. Les négociations entre la compagnie et les partenaires sociaux ont démarré vendredi. Les syndicats dénoncent des «attaques inacceptables».
Publié: 29.04.2022 à 20:29 heures
Le patron des CFF ne compte pas réduire les salaires ou supprimer des emplois.
Photo: keystone-sda.ch

La situation financière des CFF est tendue. La Confédération, en tant que propriétaire, a exigé un plan pour réduire l'endettement et améliorer la rentabilité. La compagnie devra assumer des économies à hauteur de six milliards de francs afin d'assurer un financement durable jusqu'en 2030. En outre, dès 2024, elle devra économiser 80 millions de francs par an, soit par des réductions de dépenses ou des recettes supplémentaires. Les cantons, qui ont leur mot à dire pour le trafic régional, attendent aussi un effort des CFF. Ils ne sont plus prêts à supporter les coûts actuels.

Le programme d'économie vise les déductions salariales. 44% des coûts sont en effet des salaires et des prestations sociales. «Nous devons réfléchir aux économies possibles dans ce domaine également», déclare le chef des CFF Vincent Ducrot dans l'interne transmis aux collaborateurs.

Le patron des CFF ne veut toutefois pas réduire les salaires ou supprimer des emplois. Il entend agir sur les déductions salariales, là où les prestations resteront identiques. Cela concerne le prélèvement pour des jours d'absence en raison de maladie, ainsi que la cotisation de risque, qui sera soumise au Conseil de fondation de la Caisse de pensions CFF. Des mesures sont aussi prévues en matière d'invalidité professionnelle.

Syndicats scandalisés

Les mesures doivent s'appliquer à partir de 2023. Tous les collaborateurs y contribueront de manière égale sur la base de leur salaire. Elles doivent contribuer à la sécurité de l'emploi aux CFF.

Dans une réaction commune publiée en fin de journée, les syndicats se montrent scandalisés. Selon eux, il s'agit d'économies «sur le dos du personnel» qui réduira le pouvoir d'achat des employés.

L'entreprise fait porter aux employés les erreurs de management du passé et les conséquences de la crise du Covid-19, écrivent le Syndicat du personnel des transports (SEV), transfair, l'Association des cadres des transports publics et le syndicat suisse des mécanicien-nes (VSLF).

Les CFF comptent supprimer une aide financière pour les employés de plus de 50 ans qui ont au moins dix ans de service et qui ne peuvent plus travailler pour des raisons de santé. Ils visent aussi les cotisations payées à la caisse de pension.

Les partenaires sociaux vont désormais se concerter pour déterminer la suite à donner à ces «attaques inacceptables», surtout après la pandémie durant laquelle les employés «ont oeuvré sans relâche». Des négociations salariales sont notamment prévues avec les CFF en novembre, a précisé à Keystone-ATS Bruno Zeller, de transfair.

(ATS)

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