Le variant Omicron, très contagieux mais relativement bénin, donne de l’espoir: de nombreux experts avancent qu’il pourrait sonner la fin de la pandémie. Mais depuis quelques jours, le nombre de cas explose à nouveau au Danemark. La cause? Un sous-variant d’Omicron, qui répond au nom de BA.2, domine les infections.
L’annonce de la découverte de ce nouveau sous-variant du Covid-19 fait l’effet d’une douche froide. À quoi devons-nous nous attendre? Blick fait le point.
Ce que l’on sait de ce sous-variant :
Les données sur le sous-variant BA.2 sont encore rares. La recherche s’active pour en savoir plus, mais voici ce que l’on peut déjà dire.
Il se propage encore plus rapidement
Le variant Omicron (BA.1) est déjà considéré comme très contagieux. Les premières données indiquent que le sous-variant BA.2 se propage encore plus rapidement. «Nous voyons à travers les transmissions dans les foyers que BA.2 est plus infectieux que BA.1», rapporte le virologue danois Anders Fomsgaard au magazine allemand «Der Spiegel».
L’épidémiologiste américain Eric Feigl-Ding estime même que BA.2 pourrait se propager deux fois plus vite que BA.1. La situation au Danemark l’inquiète. «BA.2 n’a mis qu’un mois avant de dépasser BA.1», souligne-t-il dimanche dans un tweet.
Il est difficile à détecter
BA.2 présente des mutations sur la protéine spike qui le différencie du variant Omicron originel. Cela signifie qu’il est plus difficile de le repérer avec les tests PCR actuels. BA.2 a été surnommé le «variant furtif» après sa découverte. Il peut être identifié par séquençage génomique, mais ce processus est complexe et lent. BA.2 pourrait ainsi passer inaperçu dans de nombreux cas.
Il a été détecté dans de nombreux pays
BA.2 a déjà été détecté dans plus de 40 pays. Parmi eux, les Etats-Unis, la Chine, l’Australie, l’Allemagne et la France. Au Danemark, BA.2 est déjà le variant prédominant. Comme le rapporte l'«Aargauer Zeitung», une dizaine de cas de ce sous-variant ont également été enregistrés en Suisse. Toutefois, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne l’indique pas encore de manière distinctive sur son tableau de bord Covid.
Ce qui distingue BA.2
L’un des premiers chercheurs à s’être penché sur le sous-variant BA.2 est le généticien autrichien Ulrich Elling. Selon lui, la différence entre BA.1 et BA.2 est assez importante: 17 mutations séparent les deux formes du coronavirus. Toutefois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas encore annoncé de distinction entre Omicron et le nouveau sous-variant.
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Ce que l’on ne sait pas encore sur le sous-variant:
La situation en Suisse et dans le monde
Personne ne sait si BA.2 s’imposera dans le reste du monde. Une chose est sûre: dans les pays où BA.2 est très présent, on constate une nette augmentation du nombre d’infections. On ne peut que spéculer sur l’impact que le sous-variant pourrait avoir sur la Suisse. Une évolution comme celle du Danemark est envisageable. Le nombre de cas y a évolué de manière presque identique à celui de la Suisse, avec une avance d’environ trois semaines.
La gravité de la maladie
Lors d’une infection au variant Omicron (BA.1), les cas sont en majorité bénins. En Suisse, il n’y a pas eu d’augmentation significative des hospitalisations après l’arrivée d’Omicron. On ne sait pas encore s’il en sera de même avec le BA.2. Les premières évaluations menées au Danemark n’ont pas identifié de différence entre BA.1 et BA.2 en termes d’hospitalisations.
L’efficacité de la protection vaccinale
Des analyses liées à l’efficacité de la protection offerte par les vaccins contre le sous-variant sont en cours de recherche. Il n’est pas encore possible de savoir si une infection à BA.1 protège pour le nouveau sous-variant. Un autre défi se présente pour les chercheurs danois: les personnes triplement vaccinées sembleraient plus prônes à être infectées par BA.2.
L’origine de BA.2
Bien que le Danemark fasse actuellement les gros titres avec ses nombreux cas de BA.2, on ne sait pas encore clairement d’où vient ce nouveau sous-variant. Selon «France24», BA.2 a été détecté fin décembre 2021 en Afrique du Sud et en Inde.