Selon les annonces des dépositaires de l'initiative populaire «Pour la liberté et l'intégrité (STOP à la vaccination obligatoire)» auraient déjà recueilli plus de 82'000 signatures en à peine huit mois. La date limite de collecte étant fixée au 1er juin 2022, il leur reste donc un peu moins d'un an pour récolter les 18'000 signatures manquantes pour atteindre les 100'000 signatures valides ainsi que la marge de 20'000 signatures requises. Il faut donc très probablement s'attendre à ce que l'initiative soit soumise aux urnes.
L'initiative populaire «Pour la liberté et l'intégrité (STOP à la vaccination obligatoire)» demande expressément à ce que les «interventions sur l'intégrité physique ou psychique d'une personne» nécessitent le consentement de cette dernière (ce qui est actuellement déjà le cas). Mais l'initiative va plus loin: personne ne devrait être puni ou discriminé socialement ou professionnellement en cas de refus du vaccin. Actuellement, le gouvernement pourrait, théoriquement, exiger que certains groupes de personnes soient vaccinés obligatoirement, comme le personnel soignant.
Rendre impossible la vaccination obligatoire
L'initiative a été lancée en décembre dernier par le «Mouvement de liberté suisse» (MLS). En plus de s'opposer à la vaccination obligatoire, le mouvement combat également l'installation de la 5G (qui serait nocive pour la santé), et émet des doutes sur le consensus scientifique relatif au changement climatique. Son président, Richard Koller, est un ancien secrétaire de l'UDC Lucerne. La conseillère nationale du même parti Yvette Estermann et le comédien Marco Rima font également partie des membres du comité de l'initiative.
L'humoriste est l'unes des têtes d'affiche du mouvement des coronasceptiques en Suisse. Il est également intervenu en tant qu'orateur lors de manifestations contre les mesures sanitaires.
Le certificat Covid comparé à une puce sous la peau
Dans une interview accordée au «SonntagsZeitungs», Marco Rima a exprimé ses réserves sur la vaccination contre le Covid-19. «Je suis vacciné contre toutes sortes de choses, mais dans ce cas-là je suis sceptique», a-t-il souligné. Il avance que le vaccin aurait été développé en trop peu de temps et que nous n'avons pas suffisamment de recul sur ses conséquences à long terme. L'obligation de la vaccination lui pose particulièrement problème «même si elle est introduite par la petite porte». De nombreuses personnes se font vacciner uniquement parce qu'elles veulent retrouver leurs libertés, et non «parce qu'elles sont convaincues que c'est bon pour leur santé - je pense que c'est problématique», argumente-t-il.
L'humoriste émet également des réserves sur le certificat Covid: «Si l'on doit montrer partout un passeport sanitaire, autant planter sous la peau une puce qui enregistre toutes les données de santé et les transmet automatiquement aux autorités», lâche-t-il dans cette interview.
Marco Rima continue de soutenir l'initiative
Le membre du comité d'initiative n'a pas souhaité ni pu répondre directement aux sollicitations de Blick. L'homme a dû passer quelques jours à l'hôpital à cause d'une infection... au Covid-19. Malgré cela, il continue de soutenir l'initiative.
Pour la conseillère nationale Yvette Estermann, la question de son soutien à l'initiative ne se pose même pas: «Il est tout à fait clair que je m'y engage», a-t-elle confirmé. Elle considère la Suisse comme un État libre qui doit être défendu: «Je suis constamment invitée à des événements, mais je ne peux y aller qu'avec un certificat Covid. Beaucoup de gens s'insurgent contre Poutine et Erdogan, mais nous devons veiller à ne pas instaurer une dictature de la vaccination dans notre propre pays», abonde-t-elle.
Un soutien de la part des «Amis de la Constitution»
Le MLS bénéficie du soutien des «Amis de la Constitution». Selon ces derniers, la vaccination contre le Covid, l'obligation de porter le masque et les mesures de semi-confinement mettent en danger la liberté et la démocratie de notre pays.
Les Amis de la Constitution ont eux aussi collecté des signatures avec succès pour le second référendum contre la loi Covid: le 8 juillet, ils ont remis 187'433 signatures contre ce projet à Berne. Le 28 novembre, la Suisse se prononcera donc à nouveau sur cette loi... avant de devoir probablement se prononcer sur la «dictature des seringues» que prédisent les initiateurs du MLS.