Le prévenu, qui a tenté de tuer son épouse en jetant sa voiture dans le vide aux Roches-de-Moron (NE) le 15 février 2022, a déclaré qu'il voulait se suicider. «J'ai pensé, si je dois mourir, la personne que j'aime doit mourir avec moi. J'étais en dépression profonde. Je ne savais pas ce que je faisais», a expliqué mercredi le quinquagénaire d'origine portugaise devant le Tribunal criminel des Montagnes neuchâteloises.
«J'avais pris un couteau pour parler à mon épouse car elle était très arrogante, a ajouté l'accusé. Mon fils et mon ex-femme m'ont vu depuis la fenêtre et au lieu d'appeler la police, car j'avais une interdiction de périmètre – ils sont descendus», a-t-il ajouté.
Questionné sur ce sujet par la partie plaignante, le prévenu a déclaré: «C'est leur faute. S'ils n'étaient pas venus, tout ceci ne serait pas arrivé.» Relancé par la défense, l'accusé a néanmoins reconnu qu'il était le responsable et qu'il demandait pardon à ses fils et à son ex-femme. «Je regrette ce que j'ai fait».
Interdiction de périmètre
Un des fils de l'accusé, présent à ce moment-là, et sa femme ont été blessés par le couteau en voulant se défendre. Cette dernière, qui a été contrainte de monter de force dans la voiture, conteste avoir vu son ex-mari par la fenêtre. «Si c'était le cas, bien sûr que je ne serais pas descendue et que j'aurais appelé la police.»
L'accusé a réfuté avoir menacé de mort son ex-épouse avant le 15 février 2022. La victime a déclaré que sa vie était un enfer, qu'elle ne pouvait pas choisir ses habits et quand elle pouvait se laver les cheveux. «Le 11 février, il m'a tiré les cheveux et m'a dit qu'il allait me tuer. Mes fils ont appelé la police et je suis allée vivre chez l'un d'eux.» A la suite de cela, le prévenu avait une interdiction de périmètre.
«Il fait une obsession sur moi»
L'accusé, détenu depuis le 11 mars 2022, a contesté les viols. «Je ne la forçais pas à avoir des relations sexuelles», a-t-il déclaré. Interrogée, la victime a déclaré que son refus était pourtant clair. «Mon mari ne payait pas pour avoir des relations avec moi, mais si je voulais m'acheter un habit, je devais payer avec du sexe.»
Le prévenu a déclaré avoir des séquelles physiques en lien avec le drame. «Je vois mon avenir en noir. J'ai perdu ma famille et mes biens matériels. Je veux retourner au Portugal après mon incarcération.»
La victime, qui a divorcé du prévenu, a subi de nombreuses lésions physiques, avec notamment plusieurs fractures. Elle a actuellement encore de nombreuses douleurs, notamment au dos. Elle devra être à nouveau opérée de la colonne vertébrale pour enlever les plaques. Au niveau cérébral, «j'oublie beaucoup de choses», a-t-elle ajouté.
«Mon ex-mari est paranoïaque. Il fait une obsession sur moi. Quand il va sortir de prison. Il va vouloir me tuer. Je vais devoir fuir, je ne serai plus en sécurité», a expliqué la victime, qui souffre toujours de séquelles psychiques en lien avec le drame.
(ATS)