Retenez la date de ce mardi 9 avril 2024: c'est un jour historique! La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) condamne la Suisse pour violation de la Convention des droits de l'Homme, donnant raison à l'association de femmes âgées «Aînées pour la protection du climat».
Cette dernière attaquait l'inaction du pays face au changement climatique. C'est la première fois que la Cour condamne un État pour son manque d'initiatives pour lutter contre le changement climatique.
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Sans surprise, les réactions ne se sont pas faites attendre. «Lorsque les politiques ne sont pas à la hauteur des défis de notre temps…», commente sur X Antonio Hodgers, président vert du Conseil d'État genevois, en citant un article sur le sujet diffusé par le quotidien français «Le Monde».
Le conseiller national libéral-radical (PLR) valaisan Philippe Nantermod fait une lecture radicalement différente de cette actualité. Il s'appuie, lui, sur la RTS. «En acceptant des revendications politiques, la Cour européenne des droits de l'homme sort de son rôle et porte atteinte à sa propre crédibilité, écrit-il également sur le réseau social d'Elon Musk. Il appartient aux autorités démocratiques d'établir l'agenda politique des États en matière climatique, pas aux juges.»
Toujours en Valais, le médiatique avocat Sébastien Fanti y va aussi de son analyse sur la plateforme anciennement nommée Twitter. «C’était prévisible», amorce-t-il, en réagissant à un papier du «Nouvelliste». Il enchaîne: «Reste à savoir quelles seront les conséquences effectives. Être le premier État au monde à être condamné devant la CEDH est anecdotique, car des efforts sont faits. Nous ne sommes pas les plus gros pollueurs. Mais nous devons faire mieux.»
Loi sur l'électricité en vue
Le Parti socialiste (PS), quant à lui, avance que «ce jugement vient confirmer ce que le PS Suisse soutient depuis des années.» C'est-à-dire? «Seuls des investissements publics massifs pourront assurer la transition énergétique et climatique, sans laisser personne de côté», déclare-t-il.
L'ancienne conseillère nationale écolo du bout du Léman Isabelle Pasquier va dans le même sens. Elle profite de l'occasion pour militer en faveur de la votation du 9 juin prochain sur la loi sur l'électricité. «C'est un jugement historique, s'exclame-t-elle sur Facebook. La Cour européenne des droits de l'Homme reconnaît que le changement climatique est une préoccupation majeure de notre époque, accepte de s'en saisir et conclut à la responsabilité de la Suisse.»