L'initiative sur les glaciers a déjà fait parler d'elle. Les associations à l'origine du texte ont organisé des excursions dans les montagnes pour dénoncer la disparition des géants blancs. Des drapeaux et des autocollants fleurissent en outre sur les balcons ou les vélos des Suisses.
L'objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050 demandé par les initiants est peu disputé. C'est le chemin pour y arriver, en particulier l'interdiction des carburants et des combustibles fossiles (huile, gaz, essence ou diesel), qui divise. La commission compétente du National ne veut pas aller aussi loin. Elle a élaboré un contre-projet indirect fixant des objectifs concrets, à mettre en oeuvre aussi vite que possible.
Objectif zéro CO2 pour le secteur du bâtiment et des transports
D'ici 2050, les secteurs du bâtiment et des transports ne devront plus émettre de CO2, et celui de l’industrie devra réduire ses émissions de 90%. Les émissions restantes devront être compensées. Un objectif intermédiaire est aussi fixé: la Suisse devra réduire ses émissions de 75% par rapport à 1990 d'ici 2040.
Les autorités devront montrer l'exemple. Les administrations fédérale et cantonales, de même que les entreprises proches de la Confédération, devront atteindre l'objectif de zéro net en 2040.
Plusieurs instruments d'encouragement sont envisagés. Une enveloppe de 1,2 milliard de francs sur six ans est prévue pour encourager les entreprises à recourir à de nouvelles technologies et processus de réduction de gaz à effet de serre. Et un programme extraordinaire, doté de 200 millions par an sur dix ans, devrait être mis sur pied pour remplacer les installations de chauffage à combustible fossile et les chauffages électriques inefficaces.
L'UDC veut saborder le projet
Les débats s'annoncent fournis et devraient principalement voir s'opposer l'UDC à la gauche. Les premiers essayeront tout d'abord de rejeter le projet, puis de le renvoyer en commission. Ils ont peu de chances d'obtenir gain cause.
Pour le reste, le parti conservateur tentera systématiquement de réduire la portée du projet. Il refuse l'inscription de quelconques objectifs finaux ou intermédiaires dans la loi. Les entreprises doivent, à ses yeux, réduire «autant que possible» leurs émissions de CO2. Celles-ci doivent en outre être ramenées à zéro par rapport à 1990, compte tenu de l'évolution de la population et de l'économie.
La gauche devrait elle plaider pour des objectifs plus ambitieux, comme une échéance à 2040 ou encore l'instauration d'objectifs chiffrés pour l'agriculture. Des mesures de protection du climat complémentaires ou plus contraignantes dans les secteurs du bâtiment, des transports et de la finance sont aussi exigées.
(ATS)