Le téléphone de Marc Krebs et Thomas Schori ne cesse de sonner. De nombreuses entreprises sont intéressées à développer de nouveaux produits avec l'idée du Bâlois et du Biennois: recycler du plastique marin.
En 2019, les deux hommes ont fondé leur start-up Tide Ocean pour lutter contre les déchets dans les océans. «Selon l'ONU, huit millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans la mer, soit un camion par minute, explique Marc Krebs. Ce chiffre nous a choqués.» En collaboration avec la Haute école spécialisée de Suisse orientale, les entrepreneurs ont développé une méthode permettant de transformer les déchets plastiques marins en granulés, à partir desquels de nouveaux produits peuvent à leur tour être créés.
Ce matériel permet une créativité quasiment illimitée: des lunettes aux vêtements, des meubles en passant par les montres, tout est réalisable. Ce n'est d'ailleurs que récemment qu'une chaise de la marque traditionnelle suisse Schaffner a été fabriquée avec des cordons de polyester en plastique marin. «Cela nous fait naturellement très plaisir. Car cela permet non seulement de produire moins de déchets, mais aussi de préserver le climat», explique Marc Krebs.
Un concept écologique et social
«Une étude externe que nous avons commandée a montré que, malgré le transport, notre matériau produit 80% d'émissions de CO2 en moins que le plastique neuf», continue-t-il. A cela s'ajoute une composante sociale. Les pêcheurs collectent les plastiques en Asie du Sud-Est. La main-d'œuvre locale trie ensuite les déchets avant qu'ils ne puissent être transformés. Les habitants ont ainsi un revenu même lorsque les touristes ne viennent pas.
Le concept fonctionne. En mai, la start-up a reçu le Swiss Ethics Award, qui récompense des prestations particulièrement éthiques et durables dans l'économie. Mais pour Marc Krebs et Thomas Schori, il n'est pas question de se reposer sur leurs lauriers. Ils se sont fixé de grands objectifs et veulent établir l'upcycling de plastique marin dans le monde entier.
(Adaptation par Lliana Doudot)