Il n'est pas commun de voir un acteur du monde sportif s'engager en politique. Et pourtant: Vladimir Petkovic (58 ans) s'engage en faveur de l'initiative «Pour des soins infirmiers forts». L'actuel entraîneur des Girondins de Bordeaux fait partie d'une liste de personnalités suisses qui ont accepté de soutenir publiquement le texte.
La liste est longue mais surtout éclectique. On y trouver les architectes Botta et de Meuron, les chirurgiens Thierry Carrel et René Prêtre, le médaillé olympique de natation Noè Ponti ou encore d'ex-politiciens (Liliane Maury-Pasquier, Dick Marty, Carla del Ponte) ainsi que Thomas Zeltner, ancien chef de l'OFSP. Le prix Nobel Jacques Dubochet et l'ancien directeur de la SSR Roger de Weck en font aussi partie.
La liste comporte bon nombre de scientifiques. L'ancien directeur de l'EFPL Patrick Aebischer s'engage publiquement en faveur de l'initiative soumise au peuple le 28 novembre, au même titre que Samia Hurst, vice-présidente de la task force Covid. Didier Trono et Marcel Tanner, respectivement membre et ex-membre de ce même groupe de travail Covid, font aussi partie des signataires.
Le Conseil fédéral opposé
Retrouver autant de membres de la task force n'est pas anodin, puisque le Conseil fédéral rejette l'initiative. Les scientifiques se posent donc en porte-à-faux avec la position gouvernementale, comme à de plusieurs reprises durant la pandémie de Covid-19.
Les initiants demandent que davantage de professionnels de la santé soient formés et que leurs conditions de travail soient améliorées. Pour le Conseil fédéral, le texte va trop loin. Le gouvernement soutient le contre-projet indirect, bien plus limité. Dans une interview exclusive à Blick, le ministre de la Santé Alain Berset a déclaré qu'il était selon lui «insensé» de réglementer les conditions de travail d'une catégorie professionnelle au niveau fédéral.
Près de 80% de oui
Les arguments d'Alain Berset risquent d'avoir du mal à renverser la tendance. La sympathie envers les infirmiers est grande, surtout en temps de Covid. Selon le premier sondage SSR, 78% de la population soutient l'initiative. Or, ce n'est qu'en cas de refus de la population le 28 novembre que le contre-projet entrerait en vigueur.