D'après le «Panorama des addictions 2022»
Les jeunes hommes suisses sont de plus en plus accros aux jeux d'argent en ligne

Les addictions chez les jeunes Suisses ont augmenté en 2022, rapporte Addiction Suisse. La flambée est particulièrement notable dans le domaine des jeux de hasard. La pandémie de Covid-19 et la multiplication des casinos en ligne sont à la source du phénomène.
Publié: 07.02.2023 à 14:02 heures
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Dernière mise à jour: 07.02.2023 à 15:06 heures
La pandémie de Covid-19 a poussé les gens à se réfugier sur la Toile. Le nombre d'addicts aux jeux d'argent en ligne a augmenté en Suisse. Les jeunes sont les plus touchés.
Photo: Shutterstock
Kathrin Brunner Artho

La pandémie de Covid-19 a rendu les gens inquiets. Beaucoup se sont réfugiés sur la toile. Et y sont restés accrochés. Le nouveau rapport d’Addiction Suisse, le «Panorama des addictions 2022», le montre: au cours des deux dernières années, le nombre d’utilisateurs jouant de l’argent en ligne a augmenté d’un tiers. Ce sont surtout les jeunes hommes qui sont concernés. Parmi les joueurs en ligne, un sur dix est devenu accro.

Plusieurs facteurs responsables

Cette augmentation de l’addiction aux jeux en ligne a été déclenchée par une multitude de facteurs. D’une part, le temps et l’argent à disposition de nombreux individus ont augmenté pendant la pandémie de Covid-19. D’autre part, les casinos en ligne se sont développés ces dernières années.

En raison de la loi sur les jeux d’argent de 2019, ces établissements virtuels prospèrent. Les maisons de jeu en Suisse peuvent proposer leurs jeux sur la toile. Les résultats ne se sont pas fait attendre: en 2020, le chiffre d’affaires des casinos en ligne a augmenté d’un quart pour atteindre les 234 millions de francs. Il représente la moitié de celui des casinos suisses. Une enquête cherche d’ailleurs à savoir si la demande a baissé au sein des établissements professionnels à cause du boom des jeux en ligne.

Une chose est sûre: qu’ils soient virtuels ou réels, les casinos ont un rôle majeur dans l’addiction aux jeux d’argent. Une enquête le montre: 8% des personnes surendettées souffrent d’une dépendance au jeu sous-jacente. Avec des conséquences souvent désastreuses: leur dette s’élève en moyenne à 83’000 francs par personne.

Des jeux en ligne disponibles en permanence

Addiction Suisse estime que les casinos en ligne nourrissent la dépendance. Domenic Schnoz, directeur du centre d’addiction au jeu Radix, le confirme: «Jouer dans les casinos en ligne peut se faire partout et tout le temps.» De ce fait, le joueur est rapidement déconnecté de la valeur de son argent et court le risque de développer une dépendance.

«La fusion insidieuse de la dépendance aux jeux et des achats dans les jeux» inquiète également Domenic Schnoz. Autrefois, on achetait un jeu à un prix fixe. Aujourd’hui, l'on peut télécharger gratuitement de nombreux jeux. Mais au bout d’un certain moment, ce dernier bloque la progression du joueur, soit parce qu’il a épuisé le nombre de niveaux gratuits, soit parce qu’il est à court de vies.

La seule solution qui s’offre alors à l’utilisateur pour continuer de jouer est de passer à la caisse. Il doit acheter des jetons ou des vies pour progresser. Souvent, la somme demandée est plutôt faible, ce qui pousse le joueur à accumuler les achats, à perdre de vue l’ensemble de la somme dépensée et à payer, finalement, un important pactole.

L’addiction au jeu et l’addiction aux jeux d’argent fusionnent

À cela s’ajoute le commerce d’objets virtuels, comme c’est le cas dans le jeu FIFA. Ce dernier propose une nouvelle fonction qui permet aux joueurs d’acheter des pochettes-surprises contenant des images virtuelles de footballeurs. Un peu comme les sachets de cartes Panini. Un bel appât. Car ces images virtuelles peuvent être échangées et négociées sur le réseau. Le plus souvent dans le cadre d’une vente aux enchères avec des enchérisseurs. Plus l’image est rare, plus elle a de la valeur: les enchères atteignent parfois des sommes faramineuses.

Il existe certes des mécanismes de contrôle pour les casinos en ligne et les paris sportifs autorisés en Suisse. C’est ce qu’assure le directeur de Swisslos, Roger Fasnacht: «Nous intervenons lorsqu’un joueur ou une joueuse joue trop d’argent.» Mais les autorités de surveillance ne peuvent pas scruter l’ensemble d’Internet.

Les autres conclusions du rapport d'Addiction Suisse

Addiction Suisse est le centre de compétence national pour la prévention, la recherche et la transmission des connaissances dans le domaine des addictions. Chaque année, l’organisation publie un dossier contenant des statistiques actuelles sur les addictions. Celles-ci se focalisent sur les jeunes.

En ce qui concerne la consommation de tabac, un tiers des adolescents fument. Parmi eux, 12% consomment des e-cigarettes, notamment parce qu’elles sont faciles à utiliser et ont un bon goût.

En ce qui concerne les médicaments psychoactifs, le dossier montre que depuis le début de la pandémie de Covid-19, la consommation de somnifères et de tranquillisants a augmenté d’un tiers chez les jeunes.

Addiction Suisse est le centre de compétence national pour la prévention, la recherche et la transmission des connaissances dans le domaine des addictions. Chaque année, l’organisation publie un dossier contenant des statistiques actuelles sur les addictions. Celles-ci se focalisent sur les jeunes.

En ce qui concerne la consommation de tabac, un tiers des adolescents fument. Parmi eux, 12% consomment des e-cigarettes, notamment parce qu’elles sont faciles à utiliser et ont un bon goût.

En ce qui concerne les médicaments psychoactifs, le dossier montre que depuis le début de la pandémie de Covid-19, la consommation de somnifères et de tranquillisants a augmenté d’un tiers chez les jeunes.

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