Coup de théâtre à l’hôpital Ameos d’Einsiedeln, dans le canton de Schwytz. Tous les médecins-assistants, au nombre de sept, ont donné leur démission. Comme le rapporte «Pilatus Today», les collaborateurs devaient régulièrement travailler au-delà des 50 heures hebdomadaires autorisées par la loi. Par ailleurs, l’hôpital a supprimé les formations continues des jeunes médecins, alors que celles-ci sont obligatoires. Ils se sont plaints auprès de la direction, mais sans être entendus. Au printemps dernier, le manque de personnel s’est encore aggravé, ce qui a motivé la nouvelle vague de départs.
«Les reproches des médecins-assistants à l’hôpital d’Einsiedeln sont, à notre avis, fondés», avance l’Association suisse des médecins-assistants et chefs de clinique (ASMAC). L’hôpital n’aurait pratiquement plus proposé de formations continues au cours des deux dernières années. «Avec la réduction du nombre de postes, la situation s’est dégradée, et la loi sur le travail a été transgressée», explique l’association à Blick.
Des irrégularités avaient déjà été constatées
«Le canton a maintenant l’obligation de vérifier si des directives ont été violées», rapporte à Blick Antoine Chaix, conseiller cantonal du PS schwytzois. Le médecin est intervenu au Parlement cantonal après avoir parlé avec les médecins-assistants concernées. «En raison du manque de personnel qualifié, le personnel de santé est actuellement une denrée rare, les personnes concernées ont donc retrouvé facilement des points de chute. Mais c’est un signe important adressé aux employeurs pour qu’ils fassent davantage d’efforts», a souligné l’élu.
L’hôpital d’Einsiedeln ne serait pas un cas isolé. L’office compétent pour la santé et les affaires sociales de Schwytz ne veut pas s’exprimer sur l’incident.
Selon «Pilatus Today», des irrégularités avaient déjà été constatées à l’hôpital d’Einsiedeln il y a deux ans. «L’ASMAC apporte depuis longtemps déjà son soutien à l’hôpital au niveau de la planification des services. Malheureusement, l’hôpital n’a pas pris les mesures nécessaires pour rectifier la situation», rapporte l’association.
Un poste de «médecin-assistant(e) en médecine interne» à l’hôpital d’Einsiedeln a été mis au concours à la mi-juillet. Il y est notamment fait mention de «formation continue attrayante». L’hôpital n’a pas répondu aux questions de Blick.