Le populaire ministre de la Santé social-démocrate Karl Lauterbach faisait parti de leur cible, a appris l'AFP de source ministérielle. Ce réseau de messagerie baptisé «Patriotes unis» visait la destruction «du système démocratique allemand», ont précisé le parquet de Coblence et la police de la Rhénanie-Palatinat dans un communiqué commun.
Les suspects, interpellés la veille lors de vastes perquisitions, avaient notamment prévu de s'attaquer aux réseaux d'électricité pour provoquer «une panne de courant de longue durée sur tout le territoire», qui aurait, dans leur esprit, créé les conditions d'une «guerre civile».
Armes et lingots d'or saisis
Les autorités enquêtaient depuis octobre 2021 sur ce groupe, leurs fondateurs et leurs partisans dans plusieurs régions du pays.
Lors du coup de filet de mercredi, ils ont notamment saisi des armes à feux et des munitions, de lingots d'or et pièces d'argent, des devises d'une valeur supérieure à 10'000 euros, ainsi que des téléphones portables, des faux certificats de vaccination contre le Covid-19, ou encore plusieurs documents écrits sur leurs plans pour renverser l'Etat.
Les autorités ont ciblé 5 suspects, tous allemands, âgés entre 41 et 55 ans, et procédé à ce stade à 4 arrestations, selon le communiqué.
Violence d'extrême droite, risque majeur
Les opérations policières visant la frange radicale de la mouvance anti-restrictions sanitaires se sont multipliées dans le pays, qui a érigé la violence d'extrême droite au premier rang des menaces pour l'ordre public, avant le risque djihadiste.
Cette mouvance est particulièrement mobilisée en Allemagne depuis le début de la pandémie et active dans des groupes Telegram proférant des menaces contre les élus ou lors de manifestations.
Le meurtre en juin 2019 par un militant néonazi de Walter Lübcke, élu du parti conservateur qui défendait la politique d'accueil des migrants de l'ancienne chancelière Angela Merkel, avait également été un électrochoc dans le pays.
Coup de filet début avril
Début avril, les autorités allemandes ont notamment procédé à un vaste coup de filet dans les milieux terroristes d'extrême droite, dans le cadre d'une enquête plus large, associant police et services de renseignement militaire depuis 2019.
Quatre suspects du groupuscule «Knockout 51» avait alors été arrêtés. Les investigations en cours visent aussi le groupe d'extrême droite «Atomwaffen Division Deutschland», branche allemande du mouvement néo-nazi américain.
Mercredi, le parquet fédéral avait annoncé la mise en accusation d'un jeune Allemand sympathisant de ce mouvement soupçonné d'avoir voulu déclencher «une guerre des races» en Allemagne via des attentats à l'explosif et à l'arme à feu.
(ATS)