«Bien que les directives spécifiques puissent varier selon les cantons et les établissements, on peut remarquer une certaine cohérence dans les différentes règles mises en place», assure Christophe Darbellay. Le conseiller d'État valaisan s'exprime ici en sa qualité de président de la Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse Romande et du Tessin (CIIP).
La question: où en est la Suisse en matière d'interdiction des natels à l'école? La réponse: avec notre système fédéraliste, chaque canton fait comme il veut. Chez nos voisins francophones, des interdictions strictes ont été prononcées, d'abord en France en mai dernier, et en Belgique le 26 août.
Vaud et Jura ont dit non
Les portables français et les GSM belges sont donc bannis des établissements primaires et secondaires, y compris dans la cour de récréation. Un reportage de la radio RFI, à Bruxelles, ne manque pas de faire sourire. «On en a besoin pour appeler nos parents», pleurent les élèves, débordant de mauvaise foi. «Excellente décision», clament les parents, ravis.
En Suisse romande, tous les cantons ne sont pas aussi fermes. Seuls Vaud en 2019, puis le Jura dès 2020, ont dit non aux natels. Ils doivent être éteints avant d'arriver dans le périmètre scolaire. Les élèves qui ne respectent pas cette règle se font confisquer leurs téléphones, cinq jours la première fois et dix jours en cas de récidive.
Harcèlement, déconcentration
À Fribourg et à Genève, l'usage du natel est interdit durant les cours, selon les directives de la scolarité obligatoire. Les établissements se débrouillent pour faire de la prévention et éduquer à l'utilisation des écrans. Des craintes liées au harcèlement et à la déconcentration des élèves motivent les interdictions, et ce, dans tous les pays.
Neuchâtel, le Valais et le Tessin n'ont pas de réglementation cantonale à propos des téléphones en classe. Les établissements prennent leurs responsabilités pour fixer les règles, selon la note «Usage des smartphones en contexte scolaire» de la CIIP.
Pas de nouvelles mesures cette année
Cette note nuance par ailleurs l'usage des smartphones à des fins pédagogiques, qui demeure possible dans les cantons romands. Un prof peut demander à ses élèves de faire une recherche sur internet, ou de photographier des fleurs lors d'une sortie, par exemple.
Christophe Darbellay rappelle que «l'objectif principal de ces directives est de maintenir un environnement d'apprentissage optimal en minimisant les distractions et en favorisant la concentration des élèves, ceci afin de garantir un cadre éducatif harmonieux et productif». Mais aucun canton n'a annoncé de mesures en cette rentrée 2024.