Contaminations en forte hausse
Les cinq cantons les plus touchés par le Covid

La dernière fois que le nombre d'infections était aussi élevé, c'était il y a un an: jeudi, il a dépassé la barre des 6000 cas. Le coronavirus ne sévit toutefois pas de manière égale dans tous les cantons. L'épidémiologiste Marcel Tanner nous explique pourquoi.
Publié: 19.11.2021 à 06:04 heures
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Dernière mise à jour: 19.11.2021 à 17:24 heures
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Le conseiller fédéral Alain Berset parle déjà d'une cinquième vague.
Photo: keystone-sda.ch
Ruedi Studer

Nos pays voisins imposent de nouvelles restrictions pour lutter contre la cinquième vague du Covid. L’Autriche renoue avec le confinement: deux de ses régions, la Haute-Autriche et Salzbourg, ferment leurs restaurants, les magasins non-essentiels et les écoles. En Allemagne, les non-vaccinés n’auront plus accès aux espaces publics.

Le Conseil fédéral n’a toutefois pas encore décidé de renforcer les mesures, alors que la Suisse a franchi la barre des 6000 nouveaux cas pour la première fois depuis plus d’un an.

L’incidence sur 14 jours est d’environ 562 cas en Suisse. Cela signifie que pour 100’000 habitants, 562 personnes ont contracté le virus au cours des deux dernières semaines. «La cinquième vague est là», annonce le ministre de la santé socialiste Alain Berset lors d’une conférence de presse à Berne.

Deux fois plus élevé dans cinq cantons

Le virus fait particulièrement rage en Suisse centrale et orientale. Dans cinq cantons, l’incidence sur quatorze jours est deux fois plus élevée et supérieure à celle du reste de la Suisse:

  1. Nidwald (1445)
  2. Schwyz (1273)
  3. Appenzell Rhodes-Extérieures (1257)
  4. Appenzell Rhodes-Intérieures (1160)
  5. Obwald (1123)

Saint-Gall est le seul autre canton a franchir la barre des 1000 cas sur 100’000 habitants. Ces cantons ont également des taux d’hospitalisations relativement élevés.

Les élèves modèles sont les cantons latins: le Tessin (204), Vaud (268), Neuchâtel (286) et le Jura (298) présentent les plus faibles taux d'incidence, tandis que les autres cantons romands se distinguent également avec des chiffres inférieurs à la moyenne suisse.

Le fait que la Suisse romande et le Tessin s’en sortent relativement bien s’explique par plusieurs raisons. L’un des facteurs est le progrès de la vaccination: dans les cantons où l’incidence de contagion est la plus élevée, le taux de vaccination est en partie nettement inférieur à la moyenne helvétique, qui est actuellement de 65 pour cent. Mais le taux de vaccination n’est pas le seul point décisif: Nidwald, par exemple a un taux de vaccination plus élevé que Neuchâtel ou que le Jura.

Une question de comportement

Pour l’épidémiologiste Marcel Tanner, le Tessin et la Suisse romande ont mieux tiré les leçons des vagues précédentes, notamment en observant les ravages du virus dans les pays limitrophes: «les Tessinois ont vu chez leurs voisins italiens à quel point la pandémie pouvait faire rage. Les Romands ont vu la même chose en France. Cela a certainement influencé l’attitude de beaucoup d’entre eux vis-à-vis des mesures de protection, de sorte qu’ils respectent désormais mieux les règles», nous dit Marcel Tanner.

Confiner les non-vaccinés n'est pas la solution

L’épidémiologiste bâlois estime que la voie choisie par le Conseil fédéral, avec les règles de base existantes, le certificat actuel, la campagne de vaccination et les vaccins de rappel en priorité pour les groupes à risque est la bonne. La vaccination protège certes très bien contre les maladies, mais moins contre une infection et une transmission par le variant Delta, le plus contagieux.

«Nous n’en sommes pas à discuter d’un confinement comme en Autriche», souligne-t-il. Il s’inquiète toutefois de la discipline faiblissante de la population par rapport aux gestes barrières, récemment dévoilée par une étude récente de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) et des universités de Zurich et de Berne: «si les gens se relâchent trop, l’effet de la vaccination s’estompera de plus en plus», explique Marcel Tanner. Pour faire baisser les contaminations, chacun doit donc faire des efforts et s’en tenir aux mesures actuelles: «Nous pouvons y arriver sans de nouvelles restrictions».

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