Comparution en justice
Un rottweiler mord une retraitée presque à mort, sa maîtresse s'enfuit

En octobre 2019, un rottweiler a violemment attaqué la retraitée Miriam Z. qui n'a survécu que par miracle. La propriétaire s'est enfuie sans porter assistance. Mardi, elle et son mari devaient comparaître devant le juge. Mais l'accusée ne s'est pas présentée.
Publié: 08.06.2022 à 08:29 heures
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Dernière mise à jour: 08.06.2022 à 08:41 heures
Sur cette photo Dragica B. entraîne son rottweiler, Slobo, dans un parc.
Beat Michel

À 77 ans, la frêle Miriam Z.* se promène à Horgen (ZH), en direction du lac de Zurich. Derrière elle, Dragica B.* se rapproche. Elle promène son Rottweiler Slobo, tenu en laisse mais sans muselière. Ils ne sont qu’à quelques pas de la retraitée quand le chien lui saute soudainement dans le dos. Miriam Z. tombe au sol et perd connaissance lors de l’impact. Le rottweiler mord sa victime, puis finit par la lâcher. Au lieu de l’aider, la propriétaire s’enfuit avec son chien.

Elle et son mari Radan B.*, le propriétaire du chien, devaient en répondre à partir de mardi devant le tribunal de district de Horgen (ZH). À la dernière minute, la principale accusée à prévenu son avocat qu’elle ne viendrait pas. Le procès a finalement été reporté.

Peine de prison et expulsion du pays

Le fait que Miriam Z. ait survécu à l’attaque du 14 octobre 2019 est un miracle. Selon l’accusation, la retraitée a subi de nombreuses et graves morsures: au visage, au niveau de l’os zygomatique droit et de l’oreille gauche, dans le dos à gauche de la colonne vertébrale, sur les bras et avant-bras gauche et droit et sur la nuque. S’y ajoutent de nombreuses blessures superficielles aux jambes.

Plusieurs morsures se trouvaient à proximité de vaisseaux sanguins importants au niveau du cou. Deux ans et demi après l’attaque, la retraitée souffre encore d’une peur bleue lorsqu’elle sort de chez elle ou qu’elle rencontre des chiens en liberté. À cause de la chute, elle souffre de forts maux de tête en raison d’une hémorragie cérébrale.

Le reproche le plus sévère adressé à Dragica B. est son comportement après l’attaque. Selon l’accusation, au lieu d’aider la retraitée blessée ou de composer un numéro d’urgence, elle a saisi le chien et est immédiatement rentrée chez elle, laissant la retraitée blessée sur le sol. La femme a été sauvée par une habitante du quartier.

Pas la première attaque

Beaucoup de choses se sont mal passées lors de la courte vie de Slobo, le rottweiler. Le chien avait déjà mordu des individus avant l’attaque de Horgen. Il avait notamment agressé une amie de la famille et une gardienne d’un refuge pour chien, ainsi qu’un autre chien cinq mois avant les faits jugés ce mardi.

Slobo avait également été convoqué pour un test de caractère chez l’expert Hans Schlegel, qui travaille depuis plus de 30 ans avec des chiens de la police et de sauvetage. Il a estimé qu’il fallait agir, et vite: «Je voyais un potentiel de danger très élevé, une bombe à retardement. Il était clair que si la resocialisation échouait, le chien devait être euthanasié», rapporte-t-il.

Selon lui, Dragica B. l’avait recontacté après l’une des attaques. «Nous avons décidé ensemble, en raison de l’imprévisibilité et de la violence des morsures, de faire euthanasier le chien», explique-t-il. Un rendez-vous chez le vétérinaire avait été fixé le jour même, mais Dragica B. ne s’était pas présentée.

Le couple a préféré emmener le rottweiler à l’étranger. Sur la chaîne Youtube d’une dresseuse de chiens allemande qui opèrent en Hongrie, le cas de Slobo est toujours cité comme un exemple de réussite. Pourtant l’attaque de la retraitée s’est produite peu après le retour de l’animal en Suisse.

La procureure requiert pour Dragica B. une peine de prison avec sursis de 24 mois et une expulsion du territoire de sept ans pour lésions corporelles graves et omission de porter secours. Radan B. est jugé pour lésions corporelles graves intentionnelles ainsi que pour cruauté envers les animaux. Il risque une peine de prison avec sursis de 18 mois. Le procès reprendra, en principe, après les vacances d’été.

* Noms modifiés

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

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