Ce que les ménages suisses doivent savoir
Existe-t-il des alternatives au gaz russe?

Les ménages suisses se chauffent en partie au gaz russe. La guerre en Ukraine risque-t-elle de provoquer une pénurie? Existe-t-il des solutions de rechange? Blick répond aux principales questions.
Publié: 07.03.2022 à 12:15 heures
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De la fumée s'échappe des cheminées à Zurich. Selon l'Office fédéral de la statistique, environ 20% des ménages locaux se chauffent au gaz.
Photo: Keystone
Dorothea Vollenweider

La Russie est un important fournisseur de matières premières pour l’Europe. La Suisse n’achète pas son gaz directement à la Russie, mais elle fait partie du réseau gazier européen. Les ménages suisses sont donc dépendants du gaz russe. Comment la guerre en Ukraine influence-t-elle l’approvisionnement en gaz? Les ménages suisses qui se chauffent au gaz doivent-ils s’attendre à des hausses de prix massives? Des pénuries sont-elles à craindre? Blick fait le point sur ce que les ménages suisses doivent savoir.

Combien de ménages en Suisse se chauffent au gaz?
Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), 20% des ménages suisses se chauffent au gaz. «Une grande partie de ces ménages se trouvent dans les villes et les agglomérations», précise Thomas Hegglin, porte-parole de l’Association Suisse de l’Industrie Gazière (ASIG). En effet, seules les zones densément peuplées disposent d’un réseau de gaz en Suisse.

D’où provient le gaz qui chauffe nos maisons?
En Suisse, l’approvisionnement en gaz est assuré par des entreprises locales et régionales. «Actuellement, il y a environ 100 fournisseurs de gaz en Suisse», détaille Thomas Hegglin. Ils s’approvisionnent en gaz auprès de points de négoce dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la France ou l’Italie. Ces derniers s’approvisionnent à leur tour en gaz, entre autres, auprès de la Russie. Environ la moitié du gaz qui arrive en Suisse proviendrait de Russie. Mais ce n’est qu’une estimation, car en réalité, il n’existe pas encore de garanties d’origine fiables pour le gaz.

Se chauffer coûte-t-il plus cher maintenant?
Les prix du gaz augmentent déjà depuis l’automne dernier. Ces derniers jours, on a encore assisté à une hausse brutale. La répercussion de cette flambée des prix sur le budget des ménages suisses est toutefois variable. En effet, les fournisseurs de gaz suisses achètent parfois leur gaz longtemps à l’avance. Ils n’ont pas encore tous répercuté la hausse du coût de la matière première sur les clients finaux. «Chaque fournisseur de gaz a sa propre politique de prix et d’approvisionnement», explique Thomas Hegglin. Néanmoins, les prix du gaz vont probablement augmenter à l’avenir pour les ménages suisses, même si c’est avec un certain retard.

Les ménages peuvent-ils choisir la provenance du gaz qu’ils achètent?
Non, les ménages ne peuvent pas choisir la provenance de leur gaz. Notamment parce qu’il n’existe pas encore de garanties d’origine fiables dans le commerce du gaz. La Suisse ne peut pas non plus se passer du gaz russe du jour au lendemain. Actuellement, le secteur cherche des solutions à ce problème. «L’industrie gazière suisse s’efforce de réduire la dépendance actuelle et de diversifier les possibilités d’approvisionnement», explique Thomas Hegglin.

Que se passerait-il si le gazoduc en provenance de Russie était coupé?
Jusqu’à présent, le commerce du gaz avec la Russie n’a pas encore été sanctionné. Si cela devait arriver, Thomas Hegglin ne prévoit toutefois pas de problème d’approvisionnement pour la Suisse, du moins dans l’immédiat: «En raison de sa situation, la Suisse est très bien intégrée au réseau gazier européen», poursuit le porte-parole de l’association. Le gaz peut circuler à travers le pays depuis le nord, le sud ou l’ouest. Certes, la Suisse ne dispose pas de grands entrepôts de gaz. L’Allemagne, où nous nous approvisionnons notamment en gaz, dispose de grands réservoirs qui sont actuellement remplis à environ un tiers. «L’Allemagne vient de décider de constituer des réserves», ajoute encore Thomas Hegglin.

Existe-t-il des solutions de rechange?
C’est ce à quoi travaille actuellement l’Union européenne, selon Thomas Hegglin. «L’UE veut réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe», dit-il. Le gaz liquide, entre autres, est prometteur. Le grand avantage: le gaz sous forme liquide – appelé GNL – peut être acheté dans d’autres pays, comme les États-Unis, le Qatar et l’Égypte. Il peut être exporté par bateau-citerne. «Le GNL fait partie des grands espoirs lorsqu’il s’agit de se procurer du gaz dans d’autres régions du monde», explique Thomas Hegglin. La Suisse peut également réduire sa dépendance au gaz russe grâce à des sources d’énergie alternatives comme le chauffage urbain et les pompes à chaleur, mais seulement à long terme. En effet, le passage à d’autres systèmes de chauffage prend encore du temps en Suisse.

(Adaptation par Michel Jeanneret)


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