En termes d'écologie, les camions n'ont pas la cote. Ils parcourent des centaines de kilomètres chaque jour, et pèsent un poids démesuré. En Suisse, plus d’un million de tonnes de CO2 émises annuellement sont imputables aux camions, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique. Pour remédier à cette problématique, une startup de l'école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Qaptis, a développé un dispositif qui capte directement le CO2 sur leur pot d'échappement. Cette technologie promet la réduction des émissions de CO2 des poids lourds de 90%.
L'EPFL soutient que réduire les émissions de gaz à effet de serre n'est pas suffisant, des milliards de tonnes de CO2 doivent également être retirées de l’atmosphère. C'est justement l'objectif de la startup Qaptis qui mise sur un système de captage de CO2.
Transformer la pollution des camions en engrais
Mais comment ça fonctionne? Une fois que le CO2 a été capturé dans le pot d’échappement du fourgon, il est refroidi et séparé des autres gaz. Des turbocompresseurs à haute vitesse compriment le gaz pour le rendre liquide et donc moins volumineux. Celui-ci est ensuite stocké dans une cuve à l'intérieur du camion, qui est déchargée au moment du retour du poids lourd à l’entreprise.
Par la suite, le dioxyde de carbone liquéfié capturé pourra être revalorisé et utilisé comme engrais pour l'agriculture ou pour des matériaux de construction.
Miniaturiser le dispositif
Plusieurs mois de développement sont actuellement nécessaires pour obtenir un système suffisamment miniature pour être utilisé sur un véhicule. Il doit aussi être modulable, pour s'adapter à tous les différents types de camions.
«Passer du laboratoire au milieu industriel est une première étape enfin réalisée, se réjouit Théodore Caby, cofondateur de la start-up. Notre prochaine étape est de rendre le dispositif suffisamment petit pour être intégrable au camion», poursuit le scientifique.
Une première levée de fonds à 1.3 million
Ce prototype, d'abord testé aux États-Unis, vient d'être installé à Tolochenaz auprès d'un transporteur romand afin d'effectuer des expérimentations en conditions réelles. «Nous planifions de mettre en service un premier véhicule de test fin 2024», révèle Théodore Caby.
La jeune entreprise a déjà levé 1,3 million de francs. À terme, cette technologie pourrait également être adaptée à d’autres moyens de transport comme les bateaux.