Après plusieurs heures de débat, la retraite des femmes à 65 ans a été votée au Parlement. L'opposition de la gauche n'a pas suffi. Après le Conseil des Etats, le National a accepté mercredi, par 124 voix contre 69 de relever à 65 ans l'âge de la retraite des femmes.
Le référendum a déjà été annoncé par les syndicats, la gauche et les Verts.
Economie de 1,4 milliard par an
Les partis bourgeois sont d'accord: à l'avenir, les femmes devront travailler aussi longtemps que les hommes, c'est-à-dire jusqu'à 65 ans, ce qui permettra à l'AVS d'économiser 1,4 milliard de francs par an. Les femmes devraient donc contribuer à l'assainissement du fonds de l'AVS.
La gauche s'insurge contre cette augmentation. La réforme menace les femmes, car l'augmentation de l'âge de la retraite signifie une perte annuelle moyenne de 1200 francs, selon les calculs de l'Union syndicale.
Objectif 2030
Les caisses de l'AVS doivent être renflouées de 26 milliards d'ici 2030, date à laquelle la Confédération s'attend à un déficit de 4 milliards de francs si rien n'est fait.
Mais il ne s'agit pas seulement de relever l'âge de la retraite, il s'agit aussi de donner plus d'argent à l'AVS. Les besoins financiers sont énormes, étant donné que la génération des baby-boomers prend sa retraite en ce moment.
L'accent est mis sur une augmentation du taux en faveur de l'AVS. Le Conseil fédéral voulait augmenter le taux normal de 0,7%, le Conseil des États de 0,3%. La commission du Conseil national propose maintenant 0,4%.
L'harmonisation de l'âge de la retraite des femmes avec celui des hommes doit rapporter 10 milliards de francs d'ici là.
Les femmes qui prennent leur retraite avant 65 ans verront leur rente AVS moins réduite. Cette compensation s'appliquera à une génération transitoire de femmes qui atteignent l'âge de référence dans les six premières années suivant l'entrée en vigueur de la réforme.
Mesures compensatoires en discussion
La commission des affaires sociales du Conseil national, quant à elle, veut investir un bon 600 millions. Il propose un modèle axé sur les besoins. Les femmes aux revenus les plus faibles recevront un supplément de pension allant jusqu'à 150 francs par mois à titre de compensation, tandis que les personnes aux revenus plus élevés recevront 50 francs supplémentaires.
Toute une série d'autres modèles de rémunération sont en discussion au Conseil national. Les Verts'libéraux, par exemple, voudraient étendre la génération transitoire à huit ans, ce qui coûterait 200 millions de plus. «Nous devons offrir aux femmes une compensation équitable, sinon nous les perdrons dans les urnes, loin dans le camp du Centre et bourgeois», déclare la conseillère nationale Mélanie Mettler (PVL/BE).
En outre, des motions minoritaires de la droite veulent économiser sur les mesures de compensation. Certaines arrivent aussi de la gauche, où on souhaite une expansion massive de l'AVS. Elle met en avant le vieux rêve d'une pension standard pour tous: 3'500 francs par mois pour chacun.
Le Conseil fédéral va engager une nouvelle réforme
En outre, de nombreux autres détails sont encore en cours d'ajustement, tels que la retraite anticipée, les pensions de veuve et les allocations d'impotence.
En outre, le camp bourgeois pense déjà à la prochaine réforme. Par une motion, ils veulent charger le Conseil fédéral de soumettre au Parlement, d'ici 2026, un projet de loi visant à stabiliser l'AVS et limiter l'augmentation di taix pour la période de 2030 à 2040.
(ATS/rus)