Au Grand Conseil
Des critiques de tous bords sur le budget 2023 du canton de Vaud

Le Grand Conseil vaudois a entamé mardi ses débats sur le budget 2023 du canton. Les députés ont voté l'entrée en matière, non sans adresser plusieurs reproches au Conseil d'État.
Publié: 06.12.2022 à 19:33 heures
Les députés vaudois se sont plongés mardi dans l'examen du budget 2023 du canton (archives).
Photo: LAURENT GILLIERON

Présidente de la Commission des finances, Florence Gross (PLR) a incité ses collègues à soutenir ce budget, qui table sur un déficit de 227 millions de francs. Elle a toutefois mis en garde contre «un budget extrêmement fragile» qui relève presque du «funambulisme» en raison, entre autres, de la situation économique et des résultats attendus de la BNS.

La présidente du Conseil d'Etat, Christelle Luisier, a également défendu un budget qui, en «cette période exigeante», permettait de «respecter le plus juste équilibre» entre les différents besoins de la population et les recettes de l'Etat.

Les députés n'ont pas remis en cause l'entrée en matière, acceptée à l'unanimité. Mais avant de plonger dans l'examen détaillé du budget, ils ont émis plusieurs critiques.

Trop de dépenses pour la droite

Yvan Pahud (UDC) a littéralement brandi un carton jaune, «ultime avertissement» adressé au Conseil d'Etat. Relevant que ce budget était «hérité» du précédent gouvernement, alors à majorité de gauche, il a dénoncé «une hausse incontrôlée des dépenses» dans les secteurs de la santé, du social et de la formation.

À l'instar d'autres députés de droite, le chef de groupe de l'UDC a notamment épinglé la création de 424 postes (équivalents plein-temps). Un signe, selon lui, «d'un Etat toujours plus gros et dépensier, d'une usine à gaz de la bureaucratie.»

Pas assez ambitieux pour la gauche

Les députés de gauche ont, eux, globalement critiqué «le peu d'ambition» et «le manque de souffle» du budget en matière climatique et de soutien aux personnes les plus précaires.

Ils ont commencé à proposer divers amendements, destinés à infléchir ce budget. L'un d'eux s'en prend à la hausse des déductions fiscales pour primes d'assurance-maladie et accident.

Il s'agit d'une mesure «électoraliste et mal ciblée», a estimé Julien Eggenberger (PS). Il a affirmé que cet allègement fiscal s'adressait surtout aux contribuables les plus aisés, tout en excluant les personnes qui reçoivent un subside d'assurance-maladie.

Son amendement, qui n'a pas encore été voté, vise justement à ce que les bénéficiaires d'un subside, soit environ un tiers de la population, puissent être intégrés à ces déductions.

Cette proposition a été qualifiée de «rocambolesque» par Marc-Olivier Buffat (PLR). «Cela reviendrait à autoriser des déductions sur quelque chose qu'on ne paie pas !», a-t-il dénoncé.

Une série d'amendements proposés

Une volée d'amendements, présentée par Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche - POP), a aussi été annoncée. Ses propositions visent à offrir des transports publics à prix réduit, à renforcer plusieurs secteurs (accueil de jour des enfants, soins à domicile, etc) et à mieux soutenir les personnes fragilisées face à l'inflation.

Didier Lohri (Verts) a, lui, dévoilé un amendement destiné à offrir «une aide ponctuelle et exceptionnelle» aux locataires face aux conséquences de la crise énergétique.

Tous ces amendements seront abordés mercredi, lors de la suite du premier débat.

Combler les pertes fiscales des communes

À noter qu'avant de passer au budget, le Grand Conseil a accepté à l'unanimité une résolution de la Commission des finances, destinée à combler les pertes fiscales pour les communes. Celles-ci verraient en effet leurs recettes diminuer de 32 millions de francs avec les allègements fiscaux prévus dans le budget 2023.

«Le Conseil d'Etat doit compenser les pertes fiscales des communes dans le cadre du bouclement des comptes 2022», a indiqué Florence Gross. Christelle Luisier a répondu favorablement à cette résolution, promettant «un engagement clair» du Conseil d'Etat.

(ATS)

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