Ces déclarations remettent en question la ligne actuelle de l'Union démocratique du centre (UDC) ainsi que le principe de concordance. Son doyen, l'ancien conseiller fédéral, Christoph Blocher l'a laissé entendre dans une interview à Teleblocher, son propre média: il ne croit guère au ticket du Centre pour la succession de la ministre de la Défense Viola Amherd. L'ancien conseiller fédéral en rajoute une couche auprès CH Media: Même à 84 ans, il serait lui-même un meilleur choix que Markus Ritter et Martin Pfister.
L'année dernière, il s'était déjà manifesté
L'été dernier déjà, Christoph Blocher avait exprimé son intérêt pour un nouveau mandat politique dans une interview avec la «Handelszeitung». Il prétendait pouvoir «résoudre les problèmes dans le domaine de l'asile ou de la réduction des dépenses fédérales». Avec sa «candidature», l'ancien conseiller fédéral remet également en question la ligne suivie jusqu'ici par l'UDC.
Depuis l'éviction de Blocher en 2007, la règle est la suivante: celui qui se fait élire sauvagement est tout de suite renvoyé du parti. Les candidatures des autres partis sont en outre respectées. Mais selon Blocher, le Parlement devrait tout de même pouvoir chercher des alternatives en dehors de la sélection proposée.
L'ancien conseiller fédéral argumente qu'il s'agit en premier lieu de trouver une personne compétente pour remédier aux dysfonctionnements du département de la défense. «Si le Parlement arrive à la conclusion que les deux candidats proposés par le Centre ne sont plutôt pas adaptés à cette tâche, il peut choisir quelqu'un d'autre. Et je crois que j'ai les capacités nécessaires!» Par ses déclarations, Christoph Blocher demande, pour ainsi dire, la fin du système suisse de concordance. Car avec une part électorale de 14,1%, le parti du Centre a clairement droit à un siège au Conseil fédéral.
Le président de l'UDC s'exprime avec réserve
Ces déclarations controversées ne sont toutefois en aucun cas en contradiction avec la règle existante de l'UDC selon Christoph Blocher. «Oui, nous avons cette clause, mais le Parlement est quand même libre de ses choix», dit-il. «Chez nous, avec une majorité des deux tiers, le groupe parlementaire peut décider qu'un politicien UDC élu sauvagement reste malgré tout membre du parti.»
Est-il donc envisageable que l'UDC soutienne cette candidature sauvage? Le président du parti Marcel Dettling ne s'exprime qu'avec prudence auprès de CH Media. «Nous allons d'abord procéder à des auditions et déciderons ensuite qui nous soutiendrons», écrit-il. Il laisse ainsi ouverte la question de savoir si le groupe UDC soutiendra effectivement l'un des candidats du Centre, ou non. La parole du vieux doyen semble donc continuer à avoir du poids au sein du parti.