L’UDC fait une nouvelle tentative. Elle récolte actuellement des signatures pour son initiative visant à réduire de 335 à 200 francs la redevance obligatoire pour la SSR - «la plus élevée au monde» selon le parti.
Le président du Centre, Gerhard Pfister, se montre aussi régulièrement critique envers la SSR. Il a toutefois une autre proposition qui pourrait un jour être soumise au Parlement comme contre-projet à l’initiative populaire de l’UDC.
Pour Gerhard Pfister, il serait «fantaisiste» de simplement réduire les moyens de la SSR. Après tout, l’initiative «No Billag» a déjà été largement rejetée par le peuple en 2018. «Ne serait-il pas préférable qu’il y ait une alternative à la SSR dans le domaine de l’information?», demande le président du Centre aux journaux de «CH Media».
Le modèle allemand comme alternative
Le président du Centre se réfère à la concession de la SSR, qui souligne à plusieurs reprises l’importance d’une offre d’information diversifiée. Son idée: un deuxième prestataire national pourrait entraîner une amélioration considérable de la diversité de l’information – et donc une augmentation de la qualité.
Le Zougois fait référence à l’Allemagne, où il existe également deux chaînes publiques, ARD et ZDF. Il propose ainsi que le Conseil fédéral mette au concours une deuxième concession nationale. Celle-ci se limiterait à l’information – le sport et le divertissement resteraient du ressort de la SSR.
150 millions pour une autre chaîne d'information nationale?
Des prestataires privés pourraient se porter candidats pour la concession, et celui qui obtiendrait le marché recevrait environ 150 millions de francs provenant de la redevance. Ces fonds seraient affectés à un programme d’information à la radio et à la télévision dans plusieurs langues nationales.
«Croire que 150 millions suffiraient est une grossière estimation. Des clarifications plus précises sont évidemment nécessaires», déclare le conseiller national. A titre de comparaison, la SSR dispose d’environ 1,4 milliard de francs pour l’ensemble de son programme. En Autriche, l’ORF reçoit à peu près un milliard.
En attente d'un rapport du Conseil fédéral
Vendredi, Gerhard Pfister a l’intention de déposer un postulat demandant au Conseil fédéral un rapport à ce sujet: quelles sont les chances et les risques d’une deuxième concession pour un mandat d’information étatique? Y a-t-il des entreprises de médias privées qui seraient intéressées? A quels coûts faudrait-il s’attendre?
Comme le nombre de foyers en Suisse augmente d’année en année, davantage d’argent atterrit dans le pot de la redevance. Le président du Centre est convaincu qu’une deuxième chaîne d’information pourrait être financée sans que la SSR perde ses moyens.