Le trajet d’un bus de ligne se termine au tribunal pour un chauffeur et un conseiller à la clientèle des Transports publics de Lucerne (VBL). La raison: falsification de documents. Les deux hommes auraient modifié un constat d’accident afin de pouvoir faire porter la responsabilité à quelqu’un d’autre.
L’autre en question est un homme portugais impliqué dans l’accident avec le bus de Lucerne en janvier 2021, rapporte le quotidien «Luzerner Zeitung». Le chauffeur se rendait avec son véhicule de Lucerne à Kriens (LU). Une collision latérale s’est alors produite sur la Baselstrasse. Pour réaliser le constat, un conseiller à la clientèle a été appelé. La suite? Différentes histoires ont été entendues…
Déclarations contradictoires
Avant l’arrivée du conseiller clientèle, les personnes impliquées ont photographié les dégâts et commencé à remplir le constat. «Comme l’automobiliste ne comprenait presque pas l’allemand, je me suis chargé de cela», a déclaré au tribunal le chauffeur. Le Portugais aurait immédiatement endossé la responsabilité, apprend-on initialement.
Les deux hommes ont signé le constat et une copie a été remise à l’automobiliste. Lorsque le conseiller à la clientèle est arrivé, ils se sont mis à trois pour compléter l’original, car il manquait encore quelques points.
Or, pour le procureur, il est clair que la question de la culpabilité n’avait pas été clarifiée sur place. De plus, l’automobiliste n’était pas au courant des autres versions du procès-verbal lorsqu’il a quitté le lieu de l’accident.
Lors d’une précédente audition, le chauffeur de bus avait déclaré qu’aucun accord sur la responsabilité n’avait été discuté. Curieusement, aujourd’hui, celui-ci ne se souviendrait «pas très bien» de cette déclaration.
Le chauffeur en procédure de naturalisation
Le fait que les accusés se soient empêtrés dans de telles contradictions a conduit le tribunal à accorder plus de crédit à l’automobiliste, qui s’est montré plus convaincant. De plus, des photos du lieu de l’accident indiquent que l’homme portugais roulait correctement sur sa voie, alors que le bus franchissait la ligne de sécurité. Même les VBL semblent être de cet avis. Contrairement à une première décision, l’entreprise a donc pris en charge les dommages lorsque les responsables ont examiné les photos de plus près.
Et le verdict du Tribunal correctionnel? Les accusés ont été reconnus coupables de falsification de documents. Le chauffeur de bus a affirmé jusqu'à la fin que la falsification du constat d'accident ne lui avait rien apporté. Ce dernier et le conseiller à la clientèle doivent maintenant payer une amende de respectivement 30 et 20 jours-amendes à 120 francs.
De plus, le chauffeur, qui était en procédure de naturalisation au moment de l’accident, doit payer 300 francs d’amende pour violation par négligence du Code de la route. Le jugement n’est pas encore définitif.