Cette semaine, la police zurichoise a publié la somme que des escrocs ont réussi à soutirer en 2022 dans le canton: près de 6,7 millions, selon les constats officiels. Le chiffre réel pourrait être plus élevé encore. Les arnaqueurs recourent de plus en plus souvent à un nouveau scénario perfide: les appels chocs. Ils font croire aux victimes, souvent âgées, qu’une personne proche – par exemple leur fils ou leur fille – est impliquée dans un grave accident. «Au téléphone, les escrocs se font passer pour des policiers ou des employés de l’hôpital. Ils demandent ensuite soit le paiement immédiat d’une caution, soit une avance pour une opération urgente et nécessaire», explique à Blick le porte-parole de la police zurichoise, Florian Frei.
Le taux de réussite des arnaqueurs n’est pourtant pas si élevé: il y a eu 111 escroqueries par téléphone réussies contre 3100 signalements de tentatives l’année dernière dans le canton de Zurich. «Nous partons du principe que le nombre de tentatives d’escroquerie effectif est jusqu’à cinq fois plus élevé», détaille le porte-parole. Les seniors sont les premières victimes: «La première source d’information est l’annuaire téléphonique. Les malfaiteurs y recherchent des prénoms à consonance ancienne.»
La Suisse romande n’est pas épargnée par les escrocs. Une retraitée racontait dans la «Tribune de Genève» avoir été victime de l’arnaque choc mentionnée plus haut. Craignant pour la vie de sa fille, elle a remis des bijoux précieux à une complice des arnaqueurs. Traumatisée, la victime n’osait plus sortir de chez elle.
Arrestations rares
Et les arnaqueurs ne manquent pas d’imagination. Un nouveau scénario devient ainsi de plus en plus courant. L’escroc, qui se présente comme le conseiller d'une banque, fait croire à sa victime que des retraits frauduleux ont été constatés sur son compte, expliquant que sa carte a été piratée. Très stressée, la victime manque de recul face à cette situation. L’objectif est d’obtenir sa carte bancaire et son code PIN ou de lui dérober ses identifiants bancaires. L’arnaqueur peut ensuite retirer ou transférer facilement des sommes importantes d’argent.
Souvent, les escrocs opèrent depuis l’étranger, ce qui complique les enquêtes pour les autorités suisses. Il arrive toutefois que des arrestations aient lieu, notamment grâce à des informations fournies par la population.
Pour rappel: il ne faut jamais donner ses coordonnées bancaires par téléphone et raccrocher en cas de suspicion sur l’identité de la personne qui appelle. En cas de doute, il faut immédiatement informer la police et la banque.
(Avec ATS)