Pour le ministre de la Santé Alain Berset, l’ambitieux plan d’offensive vaccinale aux 93 millions de francs du Conseil fédéral serait l’unique alternative pour lutter contre le Covid-19. Dans une interview accordée à «CH-Media», le conseiller fédéral a rappelé que le taux de vaccination de 71% en Suisse restait trop faible face à la contagiosité du variant Delta.
«Quelle est l’alternative? Hausser les épaules et ne rien faire?» Pour le politicien, il faut tout essayer pour éviter que l’immunité collective ne soit atteinte au prix d’une partie de la population qui entre en contact avec le virus sans vaccination, et s’expose ainsi à de potentielles évolutions graves de la maladie.
Pas d’assouplissement en vue
Pour Alain Berset, il faut tout faire pour «passer l’hiver en bonne santé». Il invite à «sensibiliser le public et [à] s’engager en faveur de la vaccination». Selon lui cela doit passer par une utilisation plus importante des centres de vaccination mobile, notamment dans les petites villes. Les médecins à la retraite pourraient se charger de traiter les complications très rares. Les églises ou les associations pourraient organiser des événements d’information.
Le ministre de la santé n’a pas prévu d’assouplir les mesures, à cause du taux de vaccination qu’il estime trop faible à la veille de l’hiver. «Mais plus nous vaccinerons et plus la population sera infectée par le virus en parallèle, plus vite nous pourrons retrouver une vie quotidienne normale. Nous voulons éviter que la charge hospitalière n’augmente au point que le Conseil fédéral doive à nouveau décider de mesures sévères.»
Mise en garde contre le rejet de la loi Covid
Interrogé sur les exigences relatives au certificat Covid, Alain Berset a répondu que le Conseil fédéral se pencherait à nouveau sur l’extension de son obligation en novembre, mais qu’il était maintenant «trop tôt pour se précipiter» au vu des chiffres d’infection en hausse et de l’augmentation des admissions dans les hôpitaux. Il a toutefois déclaré qu’il serait possible de trouver des solutions pour les personnes guéries. «Le Conseil fédéral assouplira les mesures dès que le niveau de risque sera raisonnable», a assuré le ministre.
À l’approche des votations du 28 novembre, Alain Berset met également en garde contre un potentiel rejet de la modification de la loi Covid. «Cela n’affecterait pas seulement le certificat. Les aides aux indépendants, aux salariés, aux entreprises, à la culture, au sport ou aux crèches et les réglementations telles que l’exemption de l’obligation de quarantaine pour les personnes vaccinées seraient également concernées. Et il nous manquerait également une base juridique pour le système de certificats à partir du printemps prochain.»
Les futurs voyages compromis sans certificat?
Sans cette base légale pour délivrer et élaborer des certificats, les Suisses ne sont plus assurés de pouvoir voyager à l’étranger avec autant de facilité.
Puisque le virus va continuer de circuler dans le monde, il est probable qu’un certificat soit encore requis encore un temps pour tout voyage à l’international. Alain Berset espère toutefois que cette obligation tombe dans un futur relativement proche. (zis/SDA/mkl)