Melanie Best est assise, pensive, dans le salon de son fils May-Christus Best, à Baar (ZG). Lorsqu'elle a appris le décès de son fils unique, elle était en Basse-Saxe, au nord de l'Allemagne.
Blick rencontre cette mère vendredi soir après une fouille de la police dans la colocation que son fils partageait avec plusieurs collègues. Elle déclare à Blick: «Je ne crois pas un seul mot de ce qui a été rapporté jusqu'à présent au sujet de mon fils! Mon fils n'est pas un délinquant sexuel!»
Chute de 15 mètres
Les autorités de poursuite pénale de Zoug sont d'un autre avis. Fin novembre, elles ont annoncé qu'un appel avait été passé à la centrale d'intervention le 23 novembre vers 13 heures. Un homme – May-Christus Best – aurait contraint Yasmina S.* à des actes sexuels à l'Alpenstrasse à Zoug.
A l'arrivée de la police, le jeune homme a été retrouvé sans vie dans la cour intérieure du bâtiment. Les autorités de poursuite pénale ont écrit: «Le jeune homme de 26 ans a fait une chute d'environ 15 mètres dans la cour intérieure de l'immeuble depuis une fenêtre de la cage d'escalier. Il n'existe aucun indice d'intervention d'un tiers.»
Les blessures ne correspondraient pas à un suicide
Tant la mère qu'un colocataire affirment que la police leur a parlé d'un suicide. Mais l'Allemande en doute: «Les blessures de mon fils ne parlent pas en faveur d'un suicide», dit-elle. Elle montre des enregistrements vidéo du corps autopsié et des photos. «Si quelqu'un saute d'une quinzaine de mètres, il devrait avoir des blessures plus importantes à la tête ou au corps, visibles de l'extérieur.»
Les blessures de son fils sont différentes: «Il a le dos cassé, mais pas d'hématomes visibles de l'extérieur. Le crâne est certes fracturé, mais aucune blessure n'est visible de l'extérieur. La tête semble intacte, à l'exception de deux ou trois coupures millimétriques et d'une lèvre mordue.» La mère ajoute: «Les seules blessures extérieures sont sur les mains, le long des pouces.»
Affaire classée
Ce qui la bouleverse en outre: «La police a tout de suite supposé qu'il s'agissait d'un suicide, a déjà clos l'enquête – mais n'a parlé de mon fils à personne de son entourage. Comment est-ce possible?»
Un colocataire confirme: «Il serait en effet décédé samedi vers midi. Et dès le dimanche à 10 heures, la police est venue ici et a parlé d'un suicide. J'ai crié trois fois que ce n'était pas un suicide, que ça ne pouvait pas être vrai!»
Était-ce une connaissance de la locataire?
La mère Mélanie explique: «Mon fils était au milieu de sa vie! Il avait un super travail, suivait une formation continue, avait de super amis et pouvait s'adonner à sa passion de DJ. Pourquoi se serait-il suicidé?»
De même, tant la mère qu'un colocataire indiquent que May-Christus Best et la locataire de l'appartement – dans lequel le crime se serait déroulé selon la police – se connaissaient, contrairement à ce qu'elle a déclaré.
Il aurait voulu chercher son téléphone portable
Selon les informations de Blick, le crime a eu lieu dans l'appartement d'une amie de la victime. Quelques jours après l'incident, Blick a pu s'entretenir avec la locataire Claudia R.*. Celle-ci a indiqué que son amie Yasmina S. y dormait de temps en temps après une longue nuit.
Claudia R. a déclaré à Blick que le jeune homme était venu dans son appartement et qu'il voulait en fait aller chez elle. Sa collègue était seule dans l'appartement. Yasmina l'aurait d'abord repoussé, mais l'aurait ensuite laissé entrer dans l'appartement parce qu'il cherchait soi-disant son téléphone portable.
«Tue-moi, je n'ai plus rien à perdre»
A un moment donné, il serait devenu émotionnel et aurait dit à Yasmina: «Tue-moi, je n'ai plus rien à perdre.» Soudain, il en serait venu aux mains dans la chambre à coucher. «Il a saisi mon amie par le cou, l'a harcelée et s'est rapproché d'elle physiquement.» Yasmina n'a pas décrit précisément l'agression sexuelle à son amie. «Je ne sais donc pas ce qui s'est passé concrètement.» Yasmina se serait ensuite réfugiée dans le bar où elle travaille.
Ces services sont disponibles 24 heures sur 24:
- Consultation téléphonique de la Main Tendue: téléphone 143 www.143.ch
- Conseil téléphonique de Pro Juventute (pour les enfants et les jeunes): téléphone 147 www.147.ch
Urgences médicales: 144
- Autres adresses et informations: https://www.parler-peut-sauver.ch/
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Lors de son entretien avec Blick, Claudia était fermement convaincue qu'elle n'avait jamais vu l'auteur présumé des faits. «Lorsque je me suis rendue à la police, la policière m'a donné le nom d'un homme. J'en suis sûre: je n'ai jamais entendu ce nom auparavant. Je ne sais pas du tout qui était ce type.»
Des collègues de travail sous le choc
L'entourage plus large du défunt ne croit pas non plus à un suicide, ni à un délit sexuel. Un collègue de travail explique, choqué: «Ce n'était pas son genre! Il avait les pieds sur terre, était prévenant, intelligent et très efficace.» May-Christus Best – le fils d'une Allemande et d'un Ghanéen – serait arrivé en Suisse il y a environ deux ans, aurait d'abord travaillé temporairement comme charpentier.
«Comme il était si bon, il a tout de suite obtenu un contrat fixe et a pu étudier depuis cet automne à la Haute école spécialisée bernoise à Bienne. Il vient même d'acheter une nouvelle Mercedes en leasing», explique son collègue. Son équipe et lui sont sûrs d'une chose: «Ni l'acte, ni la mort ne correspondent à May!»
Il n'aurait dit aurevoir à personne
Son entourage affirme que May-Christus Best était du genre à entretenir des relations profondes et durables. Selon sa mère, il avait également des projets d'avenir: «Ainsi, il voulait faire le lendemain un DJ avec ses amis.» En outre, elle rajoute qu'il n'aurait dit au revoir à personne.
Entre-temps, elle a fait incinérer son fils, le cœur lourd. Elle veut prochainement disperser ses cendres dans les montagnes, car il était passionné d'escalade. Malgré tout, elle déclare: «Je ne renonce pas à trouver la vérité. Je me battrai pour mon fils!»
* Noms modifiés