À cause d'Omicron, pas de touristes étrangers
Les stations de ski tremblent à l'approche des fêtes de fin d'année

Verbier, Zermatt ou St-Moritz dépendent d'une forte clientèle étrangère. Les nouvelles restrictions de voyage tombent mal pour eux. Pour certains, c'est les trois quarts de leur manne financière qui disparaît. C'est une véritable catastrophe touristique qui s'annonce.
Publié: 01.12.2021 à 06:05 heures
1/11
À Verbier, trois clients sur quatre viennent de l'étranger.
Photo: Getty Images
Sarah Frattaroli

À Verbier, trois clients sur quatre viennent de l’étranger. Les nouvelles restrictions de voyages y sont «très préoccupantes», selon Simon Wiget, directeur du tourisme de la station de ski valaisanne. Les Britanniques notamment, mais aussi les Belges et les Néerlandais font partie de la clientèle importante de Simon Wiget. Celle-ci est, d'ailleurs, souvent plutôt aisée.

Dans d’autres stations, un afflux supplémentaire de touristes suisses peut permettre de compenser l’absence des hôtes internationaux. À Verbier, la part de touristes étrangers est tout simplement trop importante. La saison risque d’être difficile pour les hôtels, mais aussi les restaurants et les écoles de ski. «Si les restrictions de voyage sont maintenues tout l’hiver, nous aurons besoin d’une aide financière pour survivre», explique Simon Wiget.

Annulations à court terme

La situation est tout aussi grave à Zermatt. Dans l’autre grande station valaisanne, c’est un client sur deux qui est étranger — en tout cas, avant la pandémie. Les Anglais y sont également nombreux, plus de 100’000 d’entre eux affluant chaque année au pied du Cervin.

Sabrina Marcolin de Zermatt Tourisme évoque de nombreuses annulations, à court terme en tout cas, et «d’incertitudes auprès des touristes étrangers». Il est actuellement impossible d’estimer le montant des dommages financiers.

Les restrictions de voyage tombent d’un coup

Jan Steiner, de l’Office du tourisme de l’Engadine, dans les Grisons, se veut compréhensif. «Nous aimerions bien savoir combien de temps vont durer les directives sur les quarantaines. Je suis bien conscient que le Conseil fédéral n’a pas de boule de cristal. Personne ne peut nous le dire actuellement.»

Le timing est particulièrement problématique pour les stations de ski. «Tout est allé si vite», déclare Simon Wiget, un peu pris au dépourvu. «Il y a une semaine, nous parlions d’un nombre croissant de cas, de durcissements des mesures, mais nous n’avions pas prévu de nouvelles restrictions de voyage.»

«Cette mesure doit être corrigée le plus rapidement possible», a notamment déclaré Christophe Darbellay à un média local mardi. Le Conseiller d'Etat est bien conscient des enjeux très élevés qui se jouent pour le tourisme valaisan.

Dernier espoir: un variant Omicron peu dangereux

Avec l’approche des fêtes de Noël et du Nouvel An, ce sont les semaines de vacances les plus importantes qui approchent. Si les hôtels, les pistes et les écoles de ski doivent rester vides à ce moment-là, c’est une véritable catastrophe économique qui s’annonce.

Simon Wiget et ses collègues des offices de tourisme attendent du Conseil fédéral qu’il reste fidèle à la «voie particulière» suisse, c’est-à-dire qu’il agisse de manière moins restrictive que d’autres pays. Mais surtout, ils placent leurs espoirs dans les prochaines découvertes liées au variant Omicron, en espérant qu’il se révèle moins dangereux que prévu.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la