A cause de la concurrence étrangère
Suisse romande plus touchée par la baisse d'audience des radios de la SSR

La Suisse romande et le Tessin sont plus touchés par la baisse d'audience des radios SSR après l'arrêt de la FM. Le porte-parole de la SSR, Nik Leuenberger, explique que ces régions souffrent davantage de la concurrence étrangère.
Publié: 12.04.2025 à 14:21 heures
A cause de la fin de la FM, la SSR a perdu beaucoup d'auditeurs en Suisse latine.
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ATS Agence télégraphique suisse

La Suisse romande et la Suisse italienne sont davantage touchées par la forte baisse de l'audience des radios de la SSR depuis la fin de la FM en début d'année. Ces régions ne sont pas protégées par la barrière des langues, avance le porte-parole de la SSR, Nik Leuenberger samedi matin.

«La Suisse romande comme le Tessin souffrent davantage de la concurrence des stations étrangères, car il n'y a pas de barrière des langues», a dit le porte-parole de la SSR, dans l'émission «Les invités média» de la RTS.

De nombreuses chaînes de radios françaises et italiennes continuent de diffuser en FM – la fin de l'analogique est programmé en 2033 en France. «On a une progression de 50'000 personnes en Suisse romande et 8000 au Tessin, qui écoutent désormais ces stations», a dit pour sa part Philippe Zahno, président des Radios Régionales Romandes, aussi invité samedi matin

La protection relative du dialecte

La Suisse alémanique n'est pas épargnée, malgré son usage fréquent du dialecte: 80'000 auditeurs se sont branchés sur des radios FM allemandes ou autrichiennes, mais «c'est proportionnellement moins que dans les autres régions», selon Philippe Zahno. Pour expliquer pourquoi les stations latines semblent plus affectées par le départ des auditeurs, Nik Leuenberger invoque aussi une question de statistiques: «Sur de petits échantillons, les variations semblent très fortes».

Comment la SSR réagit-elle à une telle chute ? «Ce n'est pas vraiment une surprise, a poursuivi le porte-parole de la SSR. Et il faudra du temps pour que la situation se rétablisse». Reste que «la digitalisation est une réalité», un processus qui va encore s'accélérer.

«La baisse d'un quart des audiences des radios de la RTS s'est répercutée positivement sur les radios privées, estime le président des Radios Régionales Romandes. Il ne crie pas victoire pour autant, car «la situation n'est pas bonne du tout pour l'ensemble du média radio».

Radios privées: clap de fin de la FM fin 2026

Pour les radios privées, le clap de fin de la FM est pour fin 2026. «Si nous perdons un quart de nos auditeurs, la publicité va plonger et des radios fermeront», avertit Philippe Zahno.

Ce dernier remercie la SSR d'avoir joué le rôle de pionnier, en matière technique en particulier, pour le passage au DAB. «Toute la radio est produite aujourd'hui de manière numérique. Le dernier pas vers les auditeurs, c'est-à-dire la diffusion avec la FM, est, elle, restée longtemps analogique». Et de rappeler que les pays voisins et européens suivent le même mouvement: la Belgique va aussi passer au DAB+ en 2028. Et l'Allemagne le fait également région après région: dans le nord du pays, plusieurs Länder ont déjà abandonné la FM.

Norvège précurseure

La SSR suit la situation en Norvège, qui a abandonné la FM il y a déjà une dizaine d'années. «Les chiffres d'audience se sont rééquilibrés après un à deux ans», a souligné le porte-parole de la SSR. Les prochains chiffres sont attendus cet été.

On apprenait cette semaine que les radios de la RTS ont perdu un quart de leur audience depuis le début de l'année, après l'abandon de la FM. «On dirait presque le cours de la bourse sous Trump», a commenté le journaliste Didier Bonvin dans l'émission «Les invités média».

La part de marché des radios de la SSR depuis le début de l'année affiche un recul de 6 points de pourcentage sur un an. A l'issue du dernier trimestre, la part de marché de la SSR est tombée à 53% contre 41% pour les diffuseurs privés, selon les chiffres de l'étude trimestrielle MediaPulse, publiés cette semaine.

Concernant plus précisément la mesure du nombre de personnes ayant écouté au moins une fois une chaîne de la SSR, la RSF a perdu 18% d'auditeurs et d'auditrices, la RTS 25% et la RTSI 29%.

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