«42 heures, c'est bien assez»
Les médecins se battent pour réduire leur temps de travail

Pause repas qui sautent, heures supplémentaires en cascade: les médecins n'en peuvent plus de leurs conditions de travail. Une fronde s'organise pour réduire la semaine à 42 heures.
Publié: 29.08.2021 à 09:43 heures
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Dernière mise à jour: 29.08.2021 à 10:40 heures
Aujourd'hui, environ un médecin sur dix abandonne son travail clinique en raison de la charge de travail élevée.
Photo: Getty Images
Evgenia Kostoglacis, Adrien Schnarrenberger (adaptation)

Les médecins travaillent-ils trop en Suisse? C'est l'avis d'un collectif, «l'équipe 42 heures», qui réclame une baisse du temps de travail hebdomadaire de 50 à 42 heures.

«L'appel a été lancé par un médecin assistant à Bâle et a vite trouvé son public. Plus de 1000 praticiens du pays ont rejoint le mouvement», explique à Blick un médecin bâlois, qui veut rester anonyme en raison de conséquences négatives potentielles à son égard.

En 2016, une enquête de l'Association des médecins suisses (FMH) montrait déjà qu'un médecin sur dix renonçait à son travail en raison de la charge. «Les pauses repas qui sautent, les heures supplémentaires après l'heure de fermeture et le travail en équipe en rotation rapide font partie de la réalité quotidienne», argumente «l'équipe 42 heures». Des shifts de 24 voire 48 heures font désormais partie de la norme, assure le collectif.

«Comme un décalage horaire»

«Il ne faut pas oublier que les services de nuit agissent comme un décalage horaire. Vous avez besoin de temps pour récupérer. Pourquoi faut-il autant se battre pour avoir droit à de la récupération? Pour nous, c'est incompréhensible», explique un signataire.

En plus de sauver des vies, ils doivent faire attention à la leur, tant le surmenage guette les médecins. «La concentration et le repos sont pourtant le nerf de la guerre dans ce métier. Il ne faut pas s'étonner que la probabilité de s'épuiser et de quitter la profession augmente en conséquence.»

Le collectif a transmis ses revendications à l'Association des médecins assistants et chefs de clinique suisses. Entre-temps, l'association a mené une enquête auprès de ses membres, qui confirme le souhait des médecins d'une réduction du temps de travail.

Un groupe de travail est chargé de rechercher des solutions. Les premiers chantiers: mieux faire respecter les exigences du droit du travail et donner plus de poids à la formation continue.

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