Nord Stream 2 est en faillite, a déclaré mardi Silvia Thalmann-Gut, cheffe du département de l’économie du canton de Zoug. La faillite et les licenciements au sein de la filiale de la société russe Gazprom sont apparemment une conséquence de la décision du gouvernement allemand de mettre en veilleuse le projet Nord Stream 2.
«Nous avons appris que tout le personnel de Nord Stream […] à Zoug, soit plus de 140 personnes, a été licencié», a déclaré lundi soir le ministre de l’Economie à la RTS, lors de l’émission Forum. Cette restructuration fait suite à la suspension par l’Allemagne du projet de gazoduc Nord Stream 2, dont la réalisation est terminée mais dont la mise est service n’est pas encore effective. La société zougoise, dont la maison-mère est le géant russe Gazprom, n’a pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’agence AWP.
Environ 200 employés
Selon le site internet de l’entreprise, cette dernière compte environ 200 employés. Elle est dirigée par l’allemand Matthias Warnig, ex-membre de cabinet ministériel de la RDA. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder occupe quant à lui le poste de président du conseil d’administration.
Il y a une semaine, le chancelier allemand Olaf Scholz avait annoncé suspendre l’autorisation du gazoduc controversé Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes, et menacé «d’autres sanctions». Mercredi dernier, le président américain Joe Biden lui avait emboîté le pas, décrétant également des sanctions contre l’entreprise zougoise.
Le gazoduc sous-marin de 1230 kilomètres, d’une valeur de 11 milliards de dollars, a été achevé fin 2021, mais n’avait pas encore été mis en marche, dans l’attente d’une certification de l’Allemagne.
Dans le cadre de ce projet, Nord Stream 2 a signé des contrats de financement avec l'entreprise française Engie, autrichienne OMV, anglo-néerlandaise Shell et les allemandes Uniper et Wintershall Dea.
(ATS)