La condamnation de l'un des auteurs de l'attaque d'un transporteur de fonds en juin 2019 au Mont-sur-Lausanne est définitive. Le Tribunal fédéral rejette le recours de cet Algérien et confirme la peine de 11 ans de détention prononcée par la justice vaudoise.
En octobre 2022, le recourant a été reconnu coupable de brigandage et dommages à la propriété qualifiés, infraction à la loi sur les armes et vol d'usage d'un véhicule. Le Tribunal cantonal vaudois a retenu que ce quadragénaire, déjà condamné en France pour l'attaque d'une poste suivie d'une prise d'otages, avait joué un rôle actif au Mont.
Le quadragénaire avait été gravement brûlé par l'incendie déclenché par ses complices afin d'effacer leurs traces. Il avait été ensuite conduit à travers la France jusqu'en Espagne afin d'y être soigné. C'est au service des grands brûlés de l'hôpital d'Alicante qu'il avait été arrêté le 5 juillet 2019.
Des armes chargées à blanc
Dans son recours, le condamné reprochait à la justice vaudoise de n'avoir pas tenu compte du fait que les Kalachnikovs utilisées lors du braquage auraient été chargées à blanc. Sur ce grief comme sur les autres, la 2e Cour de droit pénal rejoint l'argumentation de l'instance précédente.
Ainsi, il paraît «impensable» que les malfrats aient agi avec tant de professionnalisme et de détermination tout en se munissant d'armes déchargées. Ils savaient qu'ils devraient affronter des convoyeurs armés et qu'une arrivée rapide de la police ne pouvait pas être exclue.
Les juges soulignent aussi qu'en s'équipant de fusils d'assaut, les braqueurs se mettaient déjà fortement en danger car cela pouvait inciter les forces de l'ordre à tirer plus facilement. Enfin, l'un d'entre eux s'était emparé du pistolet chargé d'un convoyeur. Dès ce moment-là, il ne pouvait plus y avoir de doute sur ce point.
Une peine pas exagérée
Pour le Tribunal fédéral, la peine de 11 ans ne paraît pas exagérée vu les moyens importants et sophistiqués engagés ainsi que l'absence de scrupules des auteurs - ils avaient menacé d'asperger d'essence un convoyeur et avaient braqué le canon d'une arme sur sa nuque.
Plusieurs suspects ont été arrêtés dans la région lyonnaise en novembre 2020. Ils attendent de comparaître devant la justice française. Enfin, le butin d'une valeur de 20 à 25 millions de francs n'a pas été retrouvé. (arrêt 7B_13/2023 du 19 octobre 2023)
(ATS)