Le physique
Carlos Alcaraz a pour lui la jeunesse de ses 20 ans. En face, Djokovic affiche le poids de ses 36 ans. «Je me sens bien, je suis plein de confiance, physiquement, tennistiquement, mentalement, je suis très bien et je joue un grand tennis», clame Alcaraz.
«Il met beaucoup d'intensité sur le court. Il me rappelle quelqu'un, du même pays, qui joue également de la main gauche», commente avec humour Djokovic en référence au maître de Roland-Garros Rafael Nadal, absent cette année sur blessure.
Alcaraz estime quant à lui que Djokovic, «physiquement, c'est un roc». Un roc, ou un homme caoutchouc capable des extensions les plus extrêmes. Toutefois, depuis le début de la saison, le corps de Djokovic a laissé paraître des failles: une déchirure à la cuisse en Australie qui ne l'a pas empêché de remporter le tournoi et d'égaler le record de 22 titres du Grand Chelem établi avant lui par Nadal, ainsi qu'une blessure au bras droit qu'il a traînée depuis le début de la saison sur terre battue en avril à Monte-Carlo.
Mais le Serbe a prouvé sa capacité à surmonter douleurs et blessures dans les grands tournois. «Physiquement, Novak est un génie. Mais la vitesse de Carlos sur le court sera peut-être un peu trop élevée pour lui», prédit le triple vainqueur du tournoi et consultant sur Eurosport Mats Wilander.
Le tennis
En 2023, Alcaraz a gagné plus de matches sur terre que quiconque (25 sur 27 joués) et se présente à Paris fort de trois titres sur cette surface: Buenos Aires, Barcelone, et surtout Madrid. Et son analyse après avoir expédié Stefanos Tsitsipas (ATP 5) en quarts de finale a de quoi inquiéter n'importe quel adversaire. «Mon niveau s'élève à chacune de mes victoires. Aujourd'hui (mardi) j'ai joué un si bon tennis, j'ai vraiment, vraiment bien joué. Je dirais l'un des meilleurs matchs de ma carrière», a-t-il assuré.
Djokovic, lui, a cédé son premier set du tournoi en quarts face à Karen Khachanov (ATP 11). «J'ai joué un tennis plutôt bon et dominateur jusque-là», souligne toutefois Djokovic, prenant pour «relativement positif» le fait d'avoir dû se bagarrer un peu avant sa demie. «Je vais analyser mon jeu et je serai mieux préparé pour le prochain match», prévient-il.
Le Serbe n'a eu aucun résultat probant sur terre cette saison, s'arrêtant au mieux en quarts de finale à Rome. Mais Khachanov a expliqué la difficulté de jouer contre lui: «Il essaie toujours de trouver un moyen (de prendre le dessus), il change son jeu, il avance, il recule, il défend, et on a toujours l'impression de devoir jouer une balle supplémentaire.»
«Il faudra que je tienne le rythme qu'il imprimera à chaque point. Il a joué des millions de parties et on l'a tous vu atteindre l'invincibilité», rappelle Alcaraz.
L'expérience
Là, il n'y a pas match. Alcaraz s'apprête à jouer sa deuxième demi-finale de Grand Chelem après celle de l'US Open 2022 où il a remporté le titre dans la foulée. Djokovic, lui, jouera sa 45e demie et la 12e à Roland-Garros. Au total, il est parvenu au titre à 22 reprises dont deux fois à Paris.
Qu'est-ce qui fera la différence entre la jeunesse et l'expérience ? «J'aimerais dire ma jeunesse, répond Alcaraz. Mais je pense que l'expérience est un plus grand atout à ce niveau du tournoi.»
Au stade où en est sa carrière, où il chasse un record quasiment à chaque fois qu'il joue, le Serbe ne fait pas mystère que celui du nombre de titres du Grand Chelem est son principal objectif. Alors son manque de compétitivité ces dernières semaines et la perte d'un set contre Khachanov ne le déstabilisent pas. «C'est le jour J qu'il faut jouer son meilleur tennis», insiste-t-il.
La motivation
Au maximum, des deux côtés. «C'est le match que tout le monde voulait voir, et moi je voulais le jouer parce que pour être le meilleur, il faut battre les meilleurs», affirme Alcaraz. «Il est sans aucun doute l'homme à battre, donc j'ai hâte de l'affronter», confirme Djokovic.
Y a-t-il un favori ? «C'est Novak», assure Alcaraz. «Il a gagné deux fois et s'il n'était pas tombé contre le meilleur joueur sur terre de l'histoire, il en aurait gagné encore plus.» Son entraîneur Juan Carlos Ferrero ne feint pas l'humilité: «Carlos est tout à fait prêt, assure-t-il. Mais je ne peux pas donner de détails» sur sa tactique.
(ATS)