Dimanche, 16h26: le choc est immense. «Après des discussions avec mon équipe, j'ai décidé que je devais me retirer de Roland-Garros aujourd'hui», a annoncé Federer sur Twitter. «Après deux opérations du genou et plus d'un an de rééducation, il est important que j'écoute mon corps et que je veille à ne pas me surcharger trop rapidement sur la voie de la guérison. Je suis content d'avoir pu jouer trois matches. Il n'y a pas de meilleur sentiment que d'être de retour sur le terrain», a-t-il déclaré.
Une issue qui avait pourtant déjà été suggérée par Federer lors de la conférence de presse nocturne après son succès sur Dominik Köpfer (ATP 59) : «Les matches comme celui-ci laissent généralement toujours des traces. Je dois décider si je continue à jouer ou non. N'est-ce pas trop risqué de continuer à tirer (sur le genou), n'est-ce pas le bon moment pour se reposer?»
Et d'ajouter: «Quel est mon objectif, qu'est-ce que je suis venu faire ici? A quel moment est-ce que c'est trop?» Le futur quadragénaire n'a jamais caché venir jouer à Roland-Garros surtout pour s'entraîner en vue de la saison sur gazon.
Revenu à la compétition en mars, après deux opérations au genou droit en 2020, le Bâlois de bientôt 40 ans a fait de Wimbledon son objectif prioritaire. «A chaque match, je dois réévaluer la situation et voir le lendemain matin dans quel état je me réveille et comment va mon genou.»
«Il ne peut pas juste dire qu'il est fatigué et a assez joué»
Son genou opéré pose-t-il plus de problèmes que les performances de Federer ne le laissent supposer? Il ne l'explique pas. Mais renoncer aux huitièmes de finale d'un Grand Chelem sans blessure reste inhabituel.
Pour Heinz Günthardt, ancien joueur de tennis professionnel suisse, «la décision serait plausible s'il se blessait à nouveau au genou, mais ce n'est pas le cas. En même temps, il ne peut pas juste dire qu'il est fatigué et qu'il a assez joué. C'est unique dans l'histoire du Grand Chelem», a déclaré Günthardt à la SRF dimanche.
Priorité à Halle et Wimbledon
Ce retrait n'est pas la première décision impopulaire de la carrière de Federer. Il a tourné le dos à la Coupe Davis après l'avoir remportée en 2014, car les dates ne correspondaient pas à son emploi du temps. Et en 2017, il a fait l'impasse sur la saison de terre battue après son formidable retour à l'Open d'Australie, Indian Wells et Miami. Un Federer reposé avait alors remporté son dernier titre à Wimbledon le même été.
À cet égard, il reste cohérent. Il subordonne tout à la saison sur gazon et à Wimbledon. Pensait-il de toute façon vraiment avoir la moindre chance de gagner à Roland-Garros? Pour la plupart, les décisions de Federer ont été payantes sur le long terme. La semaine prochaine, quand il posera les pieds sur le gazon de Halle, nous verrons si le calcul fonctionne à nouveau.