Au début de l'année, sa retraite avait fait bien moins de bruit que celle de Roger Federer il y a peu. Et pourtant, c'est à la surprise générale que Juan Martin del Potro annonçait ranger sa raquette, en février. Ses problèmes de genou l'empêchaient de reprendre la compétition.
Il y a trois semaines, au début du mois de septembre, l'Argentin assurait qu'il rêvait encore d'un retour sur le circuit. «Si je m'améliore, je veux essayer de revenir», promettait-il à la chaîne américaine ESPN, en marge de l'US Open.
Ses récentes confidences aux médias de son pays sont d'autant plus terribles: l'ancien numéro 3 mondial (en 2018) arrive à peine à marcher. «Je ne peux pas courir, même sur un tapis roulant. Encore moins monter un escalier. Même quand je conduis, je dois faire des pauses pour étirer mes jambes, confesse la «Tour de Tandil». C'est ma réalité, et c'est aussi dur que triste.»
Un médecin spécialisé en Suisse
La carrière de Juan Martin del Potro a été jalonnée de blessures diverses, notamment aux poignets. Mais c'est son genou droit qui empoisonne sa vie. À l'été 2019, au Queen's de Londres, il s'est fracturé la rotule pour la deuxième fois en quelques mois. Il en ressent aujourd'hui encore les séquelles.
«Je suis allé récemment en Suisse pour rencontrer un médecin qui m'a été recommandé par de nombreux joueurs de tennis. Mais, jusqu'à présent, ce traitement ne m'a pas apporté de perspectives positives», reconnaît-il dans l'interview donnée à la presse argentine.
C'est d'autant plus difficile à vivre pour le tennisman que ses problèmes physiques affectent son mental. «Ma tête n'arrive pas à accepter une vie sans tennis. Je n'ai simplement pas eu de transition fluide de joueur à retraité. Je n'ai pas pu m'y préparer et je n'ai aucune idée de ce que font les joueurs qui vivent ce processus.»
Au cours de sa riche carrière, Juan Martin del Potro a remporté 22 tournois, deux médailles en simple aux Jeux olympiques et surtout un titre du Grand Chelem, raflé au nez et à la barbe d'un certain Roger Federer en 2009. Il était alors promis au sommet du tennis, mais n'a jamais su le confirmer avec stabilité en raison de son physique fragile. «J'étais 3e mondial, et tout à coup mes deux genoux se sont cassés et paf, plus rien», résume l'Argentin. Triste.