Jeux olympiques 2008 de Pékin. Roger Federer se transforme en magnétiseur et passe ses mains au-dessus de Stan Wawrinka. Les deux Suisses sont hilares: ils viennent de remporter la médaille d'or en double. Un moment inoubliable.
A lire aussi
Six ans plus tard, les deux hommes sont encore au cœur du triomphe suisse à la Coupe Davis 2014 à Lille. Roger Federer et Stan Wawrinka s'embrassent et célèbrent ce succès historique.
«Très, très chaud»
Pourtant, cette scène aurait pu ne jamais exister. Une semaine plus tôt, leur relation avait été mise à rude épreuve avec le clash du «Cry Baby». Aux Masters 2014, la paire «Fedrinka» s’affronte dans une demi-finale 100% suisse.
Dans les tribunes, Mirka, la femme de Roger Federer, jette de l'huile sur le feu en adressant une pique au Romand: «Cry Baby».
«Heureusement, il n’y avait pas de caméras dans les couloirs et les vestiaires après coup, révèle Stan Wawrinka, huit ans plus tard, dans le podcast de RMC «Court No. 1». L'altercation ne s'est pas arrêtée au terrain. «Ça a été très très tendu, très chaud. Cela a été compliqué à gérer, des deux côtés. On s'est pris la tête à cause des émotions du match. Ensuite, nous avons laissé passer la nuit et le jour suivant sans se voir, puis nous avons pu discuter et remettre notre objectif commun au centre. Cette petite dispute n'allait pas perturber notre envie de victoire.»
Comme on le sait, les deux vainqueurs de 23 tournois du Grand Chelem ont rapidement mis cela derrière eux. Dans le train pour Lille, Roger et Stan avaient déjà retrouvé le sourire.
«J’ai pleuré pour la retraite de Roger»
Pour Stanimal, c'est encore compliqué d’accepter que son ami ne soit plus sur le circuit après sa retraite. «J’ai pleuré pour Roger, tout seul dans ma chambre d'hôtel. C’était dur, un sentiment très fort. Le simple fait d’en parler est difficile. Quand je suis arrivé sur le Tour, il était déjà là. Il était comme un grand frère pour moi, un ami. On a vécu tellement de choses ensemble, comme les JO et la Coupe Davis.»
En même temps, cela rappelle aussi au 150e joueur mondial que la fin de sa carrière approche également à 37 ans. «Si je n’avais plus l’impression de pouvoir battre les meilleurs, j’aurais probablement déjà arrêté. C'est important pour moi d’être compétitif, je continue à jouer parce que je veux vivre des grands matches. C'est ce qui me fait encore kiffer.»
Après son élimination au premier tour à Paris-Bercy contre le Danois Holger Rune (qui a atteint samedi la finale contre Novak Djokovic), Stan Wawrinka peut maintenant prendre une pause hivernale bien méritée.