Des adieux remplis d'émotions
L'heure de la retraite a sonné pour un Nadal «en paix»

Deux ans après Roger Federer, Rafael Nadal est devenu mercredi à Malaga le deuxième membre du «Big 3» du tennis à ranger ses raquettes pour de bon, «serein» après une ultime défaite en quarts de finale de la Coupe Davis contre les Pays-Bas.
Publié: 20.11.2024 à 03:58 heures
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«je me sens tellement chanceux» a lancé Rafael Nadal. D'abord souriant, sa voix s'est brisé quand il a remercié sa famille.
Photo: Getty Images
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AFP Agence France-Presse

«Ca ne s'est pas terminé comme on l'aurait tous aimé», à savoir par une qualification de l'Espagne, a regretté le héros du jour lors d'une cérémonie d'hommage qui a commencé par une litanie de remerciements. Mais «je me sens tellement chanceux», a lancé un Nadal d'abord souriant dans une salle debout pour l'acclamer, y compris dans les tribunes réservées aux spectateurs néerlandais.

Sa voix s'est brisée sous le coup de l'émotion quand il a remercié sa famille, qui a joué un rôle essentiel dans sa carrière, particulièrement son oncle et entraîneur au long cours Toni Nadal. «Vous ne m'avez jamais fait défaut, vous avez fait en sorte que je garde les pieds sur terre, je pars serein», a affirmé le gaucher.

Les hommages pleuvent

Nadal a ensuite reçu les félicitations du gratin du tennis et du sport mondial par vidéo interposée: Serena Williams, Andres Iniesta, Roger Federer, David Beckham, Novak Djokovic, Andy Murray... «Tu as été notre exemple», l'a complimenté le capitaine de l'Espagne David Ferrer.

«On aurait tous aimé ne jamais arriver au moment où Rafa prendrait sa retraite», a renchéri Marcel Granollers, équipier de longue date de Nadal sous les couleurs espagnoles. Les meilleures choses ont pourtant une fin. Après 23 années sur le circuit et presque autant de titres du Grand Chelem (22), ce sont les Pays-Bas et leur surprenant N.2 Botic van de Zandschulp qui ont poussé Nadal vers la sortie à 38 ans.

«Bien sûr qu'on est déçus»

Dans le premier simple de la journée, le gaucher majorquin a cédé en deux manches contre le 80e joueur mondial, vainqueur 6-4, 6-4. Souvent présenté comme l'héritier du gaucher de Manacor, Carlos Alcaraz, numéro 3 mondial, a ensuite remis les deux équipes à égalité en disposant de Tallon Griekspoor (40e) 7-6 (7/0), 6-3.

Mais le double décisif, remporté 7-6 (7/4), 7-6 (7/3) par van de Zandschulp associé au spécialiste Wesley Koolhof, a été fatal à l'Espagne, sextuple lauréate de la Coupe Davis. «Bien sûr qu'on est déçus, mais je suis fier de mes joueurs», a affirmé Ferrer au coeur de la nuit andalouse. «Le plus important est que Nadal s'en aille heureux, serein et fier».

Les Pays-Bas atteignent la deuxième demi-finale de Coupe Davis de leur histoire, après celle de 2001. «En définitive, ça s'est joué à quelques points dans le tie-break», a analysé le capitaine néerlandais Paul Haarhuis en conférence de presse.

La boucle est bouclée

«J'ai perdu mon premier match en Coupe Davis» en 2004, «je viens de perdre mon dernier match. La boucle est bouclée», a pour sa part jugé Nadal, dont la carrière a été émaillée d'innombrables blessures, entre des retours au premier plan quasi miraculeux. L'éternel rival du Suisse Roger Federer (20 titres du Grand Chelem) et du Serbe Novak Djokovic (24 titres) - désormais le seul membre du trio de titans du tennis encore en activité - n'avait plus disputé de match officiel depuis sa défaite le 31 juillet en quarts de finale du tournoi olympique.

Mardi, les spectateurs étaient déjà présents en nombre aux abords du Palais des sports de Malaga bien avant le début du match. Venus d'Elche (sud-est de l'Espagne), Miquel Zapata Diez et Sergio Medina en étaient convaincus: «Rafa» allait jouer et l'Espagne gagner.

Sur les six sacres de l'Espagne, le Majorquin a participé à cinq campagnes victorieuses (2004, 2008, 2009, 2011, 2019) mais n'ayant pas joué la finale en 2008, il ne compte à son palmarès que quatre Saladiers d'argent. Mais plus que pour «les titres» ou «les statistiques», Rafa espère être remémoré comme «une bonne personne venue d'un petit village».

«Pour toujours, Rafa Nadal!»

Pour l'ex-N.1 mondial et capitaine de l'Australie Lleyton Hewitt, Nadal a été «un des plus grands joueurs de tous les temps». Ou comme l'a exprimé le speaker dans un ultime cri du coeur: «Pour toujours. Rafa Nadal!»



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