Voici les histoires du week-end
Des décibels, l'ombre de Zermatt et des critiques à une championne

Avant de se rendre à Sun Valley (Etats-Unis) pour la finale de la Coupe du monde, les femmes étaient ce week-end en action à La Thuile, tandis que les hommes se produisaient à Hafjell. Quelles sont les histoires qui ont fait parler le petit monde du ski?
Publié: 18.03.2025 à 13:40 heures
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Dernière mise à jour: 18.03.2025 à 13:58 heures
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Marcel W. Perren et Mathias Germann

La saison de ski touche à sa fin! Voici les grandes et les petites histoires du week-end, entre La Thuile pour les femmes et Hafjell pour les hommes.

On ne serait pas mieux à Zermatt, franchement?

«J'ai toujours dit que je trouvais la course à cheval sur deux pays à Zermatt super, mais pas en novembre», déclare Michelle Gisin. Alors en mars? Le fait est que les températures élevées et les mauvaises conditions d'enneigement à La Thuile (Italie) en agacent certaines. «Une catastrophe», déclare Lara Gut-Behrami après le premier super-G. Le départ à seulement 1996 mètres d'altitude (et l'arrivée à 1530 mètres) ne sont pas idéaux à la mi-mars. Pour rappel, l'aire d'arrivée des courses du Cervin se trouve à 2865 mètres. Mais ces courses n'apparaîtront pas de sitôt dans le calendrier féminin, elles qui ont été mises en veilleuse après plusieurs tentatives infructueuses en novembre.

L'arrivée à La Thuile (Italie) se trouve à seulement 1530 mètres d'altitude - en mars, la neige est loin d'être optimale.
Photo: Getty Images

Le «Kitzbühel des femmes», vraiment?

Dans le programme officiel des courses à La Thuile, on peut lire: «Certaines athlètes ont également surnommé la piste 'Kitzbühel des femmes', notamment en raison des conditions de neige souvent très dures et compactes, spécialement en mars». Le problème: non seulement la neige (voir ci-dessus) était extrêmement molle, mais la partie supérieure et raide de la piste ne pouvait pas non plus être empruntée. Il en a résulté deux super-G «de sprint». La dernière fois que la Coupe du monde de ski s'était arrêtée à La Thuile, c'était il y a quatre ans - il n'est pas certain qu'elle réapparaisse de sitôt dans le calendrier de la FIS.

Quand Lara Gut-Behrami s'appelait encore Gut et gagnait le classement général de la Coupe du monde

Le nom de Berthod est partout dans le Val d'Aoste. Les cafés et les restaurants ainsi que la piste de Coupe du monde «3-Franco Berthod» à La Thuile portent le nom de l'ancien skieur. Et le magasin de ski près des télécabines est également très fameux. On peut notamment y admirer des centaines de cartes de vœux et de posters de stars du ski. Parmi cette impressionnante collection: une image de Lara Gut. Sous son nom de jeune fille, la Tessinoise a en effet remporté en 2016 la toute première course de Coupe du monde organisée à La Thuile, puis le classement général de la Coupe du monde. Mais il n'y aura pas de remake de la photo neuf ans plus tard: cette fois, Federica Brignone remportera le grand globe de cristal.

En 2016, lors de la première course de Coupe du monde à La Thuile, la gagnante s'appelait Lara Gut, sans l'ajout de Behrami à l'époque.
Photo: Mathias Germann

Fort, fort, La Thuile!

93,2 décibels dans la cabine de presse - en tant que journaliste sportif, on a l'habitude de travailler dans un environnement agité. Dans le centre média de l'aire d'arrivée de La Thuile, un container au climat tropical, le courageux reporter est toutefois soumis à rude épreuve. Une mesure - avant la course - donne une moyenne de 76,4 décibels, avec des pointes à 93,2 décibels: un peu comme si un marteau-piqueur était au travail à quelques mètres de distance. Pas de doute: les gars de Radio Deejay, responsables de l'ambiance, font du bon boulot. «En Italie, les courses sont toujours très bruyantes, c'est aussi le cas ici. Mais ça va», déclare le journaliste de RSI Giordano de Lucia, toujours très détendu.

Avec des pics à 93,2 décibels: le stade d'arrivée de La Thuile est extrêmement bruyant lors des courses de ski.

L'entraîneur en chef de l'Autriche critique la championne du monde

Stephanie Venier (31 ans, Autriche) a été sacrée championne du monde de super-G à Saalbach (Autriche), à la surprise de beaucoup. «Cela sonne un peu comme une excuse facile, mais en ce moment, j'ai du mal à prendre les risques nécessaires», avoue-t-elle après ses 10e et 18e places à la presse de son pays. L'entraîneur en chef des femmes autrichiennes, Roland Assinger, n'a pas du tout apprécié la performance de sa skieuse. «Elle peut rivaliser avec une Federica Brignone. Mais il faut être prêt au départ. C'est aussi le travail d'une professionnelle de se concentrer et de tout donner jusqu'à la fin de la saison. Tout est dans la tête».

L'Italie dépasse la Suisse en Coupe des nations féminine

Il ne fait aucun doute que la Suisse est la meilleure nation de ski de l'hiver - elle remportera la Coupe des Nations sans aucun problème. Mais les femmes de Swiss-Ski ne peuvent pas rivaliser avec les hommes. Après avoir pris la deuxième place derrière l'Autriche la saison dernière, Lara Gut-Behrami et ses coéquipières devront sans aucun doute céder la tête du classement par pays à l'Italie. L'écart avant la finale de la Coupe du monde est de 212 points. Il est irréaliste de penser à rattraper Federica Brignone et ses coéquipières.

La Suisse toujours en retard sur l'Autriche!

En 34 des 38 courses disputées cet hiver en Coupe du monde, les skieurs suisses ont décroché 16 victoires et 41 podiums. Un bilan impressionnant qui permet déjà à l’équipe dirigée par Tom Stauffer de battre le record national établi en 1984/85 (13 victoires, 38 podiums).

Mais sur la scène internationale, la marge reste considérable. Lors de la saison 1999/2000, les Autrichiens avaient écrasé la concurrence avec 26 succès et 69 podiums. Côté points, les Suisses – emmenés par Marco Odermatt, Loïc Meillard et Franjo von Allmen – affichent actuellement un total de 6248 unités. Une performance loin du sommet atteint par l’Autriche en 1999/2000, lorsqu’Hermann Maier, Stefan Eberharter et Benni Raich avaient cumulé 10’470 points.

Quatre ans plus tard, l’Autriche franchissait encore la barre des 10’000 points (10’403). Un contraste saisissant avec la saison actuelle, où l’armada rouge-blanc-rouge n’a toujours pas signé la moindre victoire en Coupe du monde.

Une immense déception pour l'espoir vaudois de la descente

Gaël Zulauf (24 ans) devra digérer une immense déception. Avant la finale de la Coupe d’Europe à Kvitfjell, le Vaudois – médaillé de bronze en super-G aux Mondiaux juniors 2021 – occupait la 4e place du classement général de la descente, à un point seulement de l’Autrichien Felix Hacker (25 ans). Ce dernier étant forfait pour le reste de la saison en raison d’une rupture des ligaments croisés, Gaël Zulauf n’avait besoin que d’une modeste 30e place en Norvège pour lui passer devant et décrocher une place fixe en Coupe du monde l’hiver prochain.

Mais la météo en a décidé autrement. En raison de vents violents, la dernière descente de la saison en Coupe d’Europe a été annulée, condamnant le Vaudois à une saison supplémentaire en deuxième division du ski alpin.

À l’inverse, Livio Hiltbrand (21 ans, Berne) et Alessio Miggiano (22 ans, Zurich) décrochent leur ticket pour la Coupe du monde en descente, tout comme Lenz Hächler (Zoug) en géant.

Gaël Zulauf manque d'un tout petit point une place fixe en Coupe du monde de descente pour la saison prochaine.
Photo: keystone-sda.ch
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