Une 15e place peut-elle aussi ressembler à une victoire? Oui, dans le cas d'Aline Höpli, en tout cas. La jeune femme de 23 ans, originaire de Flawil (SG), a obtenu ses premiers points en Coupe du monde en slalom à Killington (USA). Avec le dossard 55, Höpli s'est d'abord classée 24e, avant de progresser en deuxième manche grâce au cinquième meilleur temps. «Ce dont je suis la plus fière, c’est de ne pas avoir reculé, mais d’avoir attaqué à deux reprises», se réjouit-elle.
Pour l’entraîneur en chef des femmes, Beat Tschuor, son exploit n’est pas une surprise. «Nous savons qu'Aline en est capable», dit-il. Selon lui, ce qui est décisif en Coupe du monde, c’est de ne pas vouloir tout d’un coup faire quelque chose de différent de ce que l'on fait, par exemple, en Coupe d’Europe ou lors des courses FIS.
«Pourquoi encore moi?»
«Le cadre est plus grand, il y a plus de concurrence. Tu dois faire appel à ton potentiel. C’est ce qu’a fait Aline. Et je sais qu’elle a encore une marge de progression.» Tschuor peut évaluer son athlète – il l’a connue et déjà encadrée lorsqu'il était chef de la relève. «Elle n’a pas seulement une bonne technique, mais aussi une très bonne personnalité – cela aide toute l’équipe.»
Alors que Marcel Hirscher a récemment subi sa première rupture des ligaments croisés à l’âge de 35 ans, Höpli a déjà connu ce sort à trois reprises: en 2017, 2019 et 2020 – toujours en décembre. À cela s’est ajoutée une commotion cérébrale. «La dernière rupture des ligaments croisés a été la plus difficile à digérer. Le risque est grand de s’apitoyer sur son sort. Et de penser: pourquoi encore moi?» Mais cela ne sert à rien, estime-t-elle. «Il faut simplement s'en sortir.» C’est exactement ce qu’elle a fait et cela en a valu la peine.
Aidée par la championne Sonja Nef
Dans la phase la plus difficile, Höpli a également été aidée par Sonja Nef (52 ans), championne du monde de slalom géant en 2001. Du moins indirectement. «Elle a toujours été un modèle, car malgré de gros problèmes au genou, elle a réussi à revenir et à être à nouveau la meilleure. Cette pensée m’a aidée pendant ma rééducation.»
Nef lui renvoie l’ascenseur: «Il faut du temps pour surmonter de graves blessures. Aline y est parvenue. J’ai vu sa course et j’ai été très impressionnée. Pour moi, c’est une très grande skieuse. Je lui tire mon chapeau.»
Les chances de revoir bientôt Höpli en Coupe du monde sont grandes. Si elle ne s'alignera qu'en Coupe d’Europe lors des week-ends à venir, on devrait la revoir sur la grande scène lors des épreuves techniques à Semmering (Aut), juste avant Nouvel An. «Si tout se passe normalement, Aline sera là. Elle l’aura mérité», se réjouit Tschuor.