«Une question de temps avant qu'il ne soit au sommet»
Le prochain Beat Feuz s'appelle Alexis Monney

Depuis l'ancien champion de slalom Jacques Lüthy (médaille de bronze aux Jeux olympiques de 1980), plus aucun Fribourgeois n'a réussi à se hisser parmi l'élite mondiale du ski alpin. Cela devrait bientôt changer avec Alexis Monney.
Publié: 13.12.2022 à 10:15 heures
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Dernière mise à jour: 13.12.2022 à 11:58 heures
Le Fribourgeois Alexis Monney est en passe de rejoindre l'élite mondiale.
Photo: Sven Thomann
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Marcel W. Perren et Benjamin Soland

Rarement un jeune descendeur aura reçu autant d'éloges de la part de ses patrons qu'Alexis Monney (22 ans). «S'il évite les blessures, la question n'est pas de savoir s'il montera sur le podium de la Coupe du monde, mais quand», affirme avec conviction Walter Reusser, responsable du ski alpin à Swiss Ski.

Le chef de la formation, Hans Flatscher, abonde: «Alexis a vraiment tout pour devenir un descendeur de classe mondiale.» Qu'est-ce qui le rend si unique? Pour le savoir, Blick s'est rendu directement dans le canton de Fribourg.

Dans le district de la Veveyse, dont le chef-lieu, Châtel-St-Denis, est la commune natale du nouveau talent du ski suisse. Sur la colline, une petite chapelle. «Je crois en Dieu, même si je ne vais pas régulièrement à l'église», sourit le champion du monde junior 2020.

Un lien particulier avec Cuche

Son «Dieu» à lui, c'est un certain Didier Cuche, qu'Alexis Monney a toujours admiré. Et ce notamment parce que son père Louis a entraîné le Neuchâtelois en Coupe du monde jusqu'au tournant du millénaire. «Un jour, papa m'a apporté un poster dédicacé de Didier. Il est toujours resté accroché dans ma chambre d'enfant, tellement il est important pour moi.»

Alexis Monney se ressource chez lui à Châtel-St-Denis, avant les grosses courses de Coupe du monde qui l'attendent.
Photo: BENJAMIN SOLAND

Il y a déjà un domaine où l'élève a fait mieux que le maître: le classement de sa première Coupe du monde. Alors que Didier Cuche avait pris... l'avant-dernier rang (57e) à Bormio en 1993 avec un wagon (sept secondes) de retard, Alexis Money a fait très bonne figure il y a un an à Val Gardena: le Fribourgeois s'est classé 35e avec deux secondes de retard.

Le Châtelois a même marqué des points dès sa troisième participation à Kvitfjell, en Norvège, avec une 26e place.

Dès jeudi, la confirmation à Val Gardena?

Mais Alexis Monney a aussi déjà découvert les aspects moins roses de la vie de descendeur. En 2021, à Sella Nevea en Italie, le coureur s'est blessé à la pommette après une grosse cabriole.

Plus de peur que de mal, mais les circonstances de son «sauvetage» ont été terribles. «L'ambulance est tombée en panne sur le chemin de l'hôpital. Quand on y est arrivés, il n'y avait rien à manger. Donc j'ai dû rester à jeûn jusqu'à l'opération, qui n'a finalement eu lieu que le lendemain, en Suisse.»

En parlant d'appétit, celui du successeur du roi de la descente Beat Feuz est féroce en cette fin de semaine. Sur la fameuse Saslong, là où Alexis Monney a marqué ses premiers points l'an passé, deux descentes et un super-G sont prévus à partir de jeudi. Le Fribourgeois essaiera de se rapprocher de la crème du ski alpin et de confirmer les immenses attentes de ses coachs.

«Il a tout pour devenir un grand», s'emballent ses entraîneurs.
Photo: BENJAMIN SOLAND
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