Un tacle à Johan Eliasch en prime
Marco Odermatt fait taire ses détracteurs

Marco Odermatt a remporté sa 38e victoire en Coupe du monde, ce samedi à val d'Isère, après trois échecs retentissants. Le skieur de Suisse centrale a ensuite mis un petit taquet au patron de la FIS Johan Eliasch, ainsi qu'à ses détracteurs.
Publié: 14.12.2024 à 20:43 heures
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Dernière mise à jour: 14.12.2024 à 20:45 heures
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Après trois échecs consécutifs en slalom géant, Marco Odermatt retrouve le chemin du succès sur la Face de Bellevarde.
Photo: AFP
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Marcel W. Perren

Bien que Marco Odermatt soit en tête après la première manche du géant de Val-d'Isère ce samedi matin, le chef de course de Stöckli, Marc Gisin, regarde le ciel d'un air soucieux après le passage de 15 coureurs dans la deuxième manche et grince: «Ça va être une tâche sacrément difficile pour Odi, car le temps se dégrade de plus en plus!»

En effet, le dieu de la météo se déchaîne sur la Face de Bellevarde. Alors que le soleil brille au début de la deuxième manche, les meilleurs coureurs doivent soudainement faire face à l'horreur de la combinaison neige et brouillard. Des skieurs de haut niveau comme Alte Lie McGrath (de 5e à 21e) ou le héros suisse de Beaver Creek Thomas Tumler (de 6e à 25e) se retrouvent donc loin derrière. Le Grison a ensuite livré la phrase du jour: «Je suis parti avec de très grosses couilles, mais comme je n'avais aucune visibilité au sol, mes couilles ont rétréci assez rapidement. C'était le slalom géant le plus dur que j'ai jamais fait!»

Comme le Valaisan Loic Meillard (passé de la 3e à la 9e place) et le cador norvégien Henrik Kristoffersen n'ont pas non plus trouvé la recette idéale dans ces conditions brutales, c'est toujours l'Autrichien Patrick Feuerstein (24e après la première manche!) qui est assis dans le fauteuil de leader lorsque Marco Odermatt est au départ. Bien que le champion du monde et olympique ait 2,49 secondes d'avance sur l'Autrichein, le suspense est total! 

Finalement, ce sont huit centièmes qui font pencher la balance en faveur du triple vainqueur du classement général de la Coupe du monde! Marco Odermatt parle ensuite d'une «deuxième manche comme il n'y en a certainement jamais eu au cours des dernières années de Coupe du monde. Avant le départ, j'ai regardé la course de Thomas Tumler. Après cela, j'ai compris que ça allait être très dur pour moi, que la course allait vraiment me paraître merdique».

«Je n'étais pas amusé»

La fin de cette manche à la limite du supportable est d'autant plus bénéfique pour Marco Odermatt: avec son quatrième triomphe consécutif à Val-d'Isère, le skieur de 27 ans rejoint le héros du géant de l'Oberland bernois Mike von Grünigen au classement éternel de la Face de Bellevarde. 

De plus, le skieur de Buochs compte désormais autant de victoires en Coupe du monde de slalom géant que le «Monsieur Géant» américain Ted Ligety. Mais la plus grande satisfaction pour Odermatt est le fait qu'après trois échecs consécutifs en slalom géant, il a pu prouver à certains experts qu'il n'avait rien perdu de sa grande classe. 

«Les nombreuses choses entendues ces derniers jours de la part des experts ne m'ont pas spécialement amusé. Quand ça ne va pas très bien pendant deux ou trois courses, tout le monde croit savoir mieux que moi ce qu'il faut faire. Parfois, en tant qu'athlète, on perçoit aussi des choses complètement différentes, car on cherche soi-même quelque chose pour que les choses aillent mieux. Mais au final, je savais déjà sur quoi je devais me concentrer».

Le coup de force de Luca Aerni

Au cours des sept dernières années, Luca Aerni a dû essuyer de nombreux revers. Après sa sensationnelle médaille d'or en combiné aux Championnats du monde de Saint-Moritz, le «Berno-Valaisan» (qui a grandi à Grosshöchstten et habite depuis 2018 dans la région de Crans-Montana) a été freiné par des problèmes de dos. Luca Aerni a démontré à Val-d'Isère, sur la pente de géant la plus raide du monde, de quoi ce spécialiste du slalom est également capable en géant, lorsqu'il peut attaquer sans douleurs. Après s'être qualifié en trentième position pour la finale avec le dernier numéro de dossard (le 62!), il parvient à se hisser à la quatrième place. 

Le fait qu'il ne manque que onze centièmes au skieur de 31 ans pour une place sur le podium ne le dérange pas le moins du monde: «Si j'avais été trois centièmes plus lent lors de la première manche, je ne me serais pas qualifié pour la deuxième manche. Je suis donc plus que satisfait du résultat final».

Encore une attaque contre Johan Eliasch

Lucas Aerni et Marco Odermatt ne sont pas satisfaits de l'attitude du président de la FIS Johan Eliasch. Tous deux, avec 69 collègues coureurs, ont écrit au patron de la Fédération internationale de ski pour lui demander de réexaminer sérieusement l'offre de 400 millions de la société de capital-investissement CVC après un premier refus (Blick en avait parlé en exclusivité). Johan Eliasch a ensuite affirmé «qu'une grande partie des athlètes n'était même pas au courant que leur nom figurait dans cette lettre». Marco Odermatt et Luca Aerni ne veulent pas en rester là

«Je ne peux certes pas parler au nom de tous les 71 athlètes, mais j'en connais beaucoup dont je sais pertinemment qu'ils soutiennent pleinement cette lettre», déclare Marco Odermatt avant d'ajouter: «Aucun d'entre nous, coureurs, n'est avocat. Mais ce qui nous importe, c'est que la direction de la FIS ne cache rien sous le tapis. Nous attendons une transparence totale».


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