Lara Gut-Behrami (32 ans) a mis le clignotant et se trouve sur la voie de dépassement! 95 petits points la séparent de la leader Mikaela Shiffrin (28 ans, USA) au classement général de la Coupe du monde. Si la Tessinoise remporte le slalom géant de Soldeu (And) samedi, elle en prendra la tête aux dépens de la star américaine - Gut-Behrami aurait alors 5 points d'avance. Et cela parce que Shiffrin n'est toujours pas remise d'une blessure et passera son tour en Andorre. «Mon genou n'est pas encore guéri», dit-elle.
Gut-Behrami a ainsi une chance en or de remporter le grand globe de cristal pour la deuxième fois après 2016. À tout juste 33 ans - elle fêtera son anniversaire le 27 avril - elle serait la personne (homme ou femme) la plus âgée de l'histoire de la Coupe du monde à réussir cet exploit. «Je n'y pense pas. Il y a encore tellement de courses, il peut se passer tellement de choses. Nous en saurons plus début mars», dit-elle.
«Mikaela veut avant tout retrouver la santé»
En effet, même en cas de victoire à Soldeu, Gut-Behrami n'aurait qu'une mini-avance sur Shiffrin puisqu'elle ne participera pas au slalom de dimanche. De plus, 14 courses sont encore prévues au calendrier de la Coupe du monde. Mais Gut-Behrami est dans une forme phénoménale, comme sur un nuage. Au cours des dix dernières courses, elle est montée six fois sur le podium, a gagné trois fois - dernièrement le super-G à Cortina et le slalom géant à Kronplatz.
L'image est inversée pour Shiffrin. Elle est la meilleure skieuse de l'histoire, mais cet hiver, son avance sur ses concurrentes ne cessent de diminuer. Il y a trois semaines, elle avait encore 420 points d'avance sur Gut-Behrami. Le choc a eu lieu à Cortina, lorsque que l'Américaine a chuté, s'est étiré le ligament externe et a souffert d'une contusion osseuse.
«Malheureusement, l'état de son genou n'a pas évolué comme Mikaela l'aurait souhaité», explique Patrick Riml. L'Autrichien était chef du ski alpin à la fédération américaine jusqu'à fin 2023 et est désormais chef du ski alpin chez Red Bull depuis le premier janvier. Il explique: «Bien sûr, Mikaela veut gagner le classement général de la Coupe du monde, mais elle veut avant tout être en bonne santé. Forcer un retour n'a pas de sens - ce serait dangereux».
Premier entraînement à Crans mercredi
Actuellement, Shiffrin travaille à son retour dans le cabinet de thérapie sportive Huber et Mair à Innsbruck (Autriche). La physiothérapeute Regan Deewhirst, qui connaît parfaitement son corps, est toujours à ses côtés. Une question se pose alors: Shiffrin doit-elle aussi renoncer aux trois courses de vitesse à Crans-Montana VS? Pour cela, il faudrait qu'elle ne souffre pas - ce n'est qu'ensuite qu'elle pourra se risquer à des tests de résistance sur la neige. Autrement dit, la course contre-la-montre est lancée.
Le premier entraînement de descente est prévu dès mercredi sur le haut plateau valaisan. Pour Riml, une chose est claire: «Si Mikaela devait manquer ces trois courses, ce serait difficile pour elle de remporter le classement général de la Coupe du monde. Car Lara skie tout simplement de manière sensationnelle. Actuellement, elle a l'avantage».
Souvenir d'«un massacre»
S'ajoute à cela le fait que Shiffrin n'a plus couru à Crans-Montana depuis 2017. À l'époque, l'Américaine avait renoncé à prendre le départ du premier combiné après plusieurs terribles chutes. «Je ne veux pas me blesser», avait-elle déclaré avant d'ajouter que «ce n'était pas un spectacle, mais un massacre».
Elle a certes remporté le deuxième combiné peu après - mais elle ne garde pas que des souvenirs positifs du Valais. Riml: «Ce n'est pas décisif. Si Mikaela se sent bien, elle fera le voyage - sinon, elle ne le fera pas». Dans ce dernier cas, la porte serait ouverte à Gut-Behrami pour une victoire au classement général de la Coupe du monde.